VIDEO. Meurtre d'Alexia Daval: Qui est Jonathann Daval, passé de gendre idéal à meurtrier présumé?

PORTRAIT Cet homme de 34 ans a avoué, ce mardi, avoir tué son épouse, Alexia, en octobre dernier et il a été mis en examen…

Thibaut Chevillard
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Jonathann Daval, le 2 novembre 2017, lors d'une conférence de presse aux côtés de la famille d'Alexia
Jonathann Daval, le 2 novembre 2017, lors d'une conférence de presse aux côtés de la famille d'Alexia — SEBASTIEN BOZON / AFP
  • Le corps d’Alexia Daval, 29 ans, a été retrouvé le 30 octobre calciné, caché sous des branchages dans un bois près de Gray-la-Ville.
  • Son mari, Jonathann, a avoué ce mardi avoir tué sa femme, par accident selon ses avocats.
  • Il a été mis en examen dans la soirée pour « meurtre sur conjoint » et risque la réculsion à perpétuité.

Le bonheur se lit sur leur visage. En ce mois de juillet 2015, Alexia, 27 ans, vient d’épouser Jonathann, qu’elle connaît depuis quelques années. Devant l’église de Gray (Haute-Saône), la jolie blonde est prise en photo dans sa robe de mariée, aux côtés de son mari, un beau brun aux yeux clairs, les cheveux soigneusement coiffés en brosse, âgé de 31 ans. Rien, ce jour-là, ne semble présager que deux ans et demi plus tard, ce dernier avouera avoir tué sa compagne en l’étranglant. Avant de transporter son corps en pleine forêt. Mardi soir, il a été mis en examen pour «meurtre sur conjoint» et risque la réclusion à perpétuité.

Jonathann Daval est un enfant du pays. Il a grandi à Velet (Haute-Saône), à quelques kilomètres au sud de Gray, aux côtés de quatre frères et deux sœurs. Une vie paisible, brutalement troublée par le décès de son père, comme le raconte une de ses proches au journal L’Est républicain. « Jonathann en parlait peu, il était trop pudique et réservé pour s’épancher », confie au quotidien cette amie, qui se souvient d’un garçon « profondément dévoué aux autres ».

« Seule l’émotion du partage et du plaisir nous importait »

Passionné de sport, le jeune Jonathann joue au football à l’AS Velet Gray-la-Ville, avec ses frères. Avant de se découvrir une passion pour la course à pied. Une passion qu’il partagera, quelques années plus tard, avec son épouse. « De tous ces moments autour du sport, aucun n’aura été plus intense, plus riche en émotions à mes yeux que nos runs du week-end, quand seule l’émotion du partage et du plaisir nous importait », expliquait-il en sanglots, le 5 novembre dernier, lors d’une marche blanche organisée pour rendre hommage à Alexia. « La force de notre couple nous faisait nous dépasser dans nos sorties et notre vie commune. »


Le jeune homme participe même à des courses d’endurance. Un mois après son mariage, il termine le marathon de Lausanne en trois heures, neuf minutes et 51 secondes et se classe 90e sur 1 242. Un résultat très honorable. C’est grâce, disait-il encore le 5 novembre dernier, à Alexia qui était sa « première supportrice ». La jeune femme était son « oxygène », « la force » qui le poussait à se surpasser au cours de ses « challenges physiques ».

Jonathann Daval aux côtés des parents d'Alexi, le 5 novembre dernier
Jonathann Daval aux côtés des parents d'Alexi, le 5 novembre dernier - Sebastien Bozon / AFP

Titulaire d’un BTS, Jonathann Daval travaille depuis presque douze ans pour la société Fourot, spécialisée en informatique. Contactée par 20 Minutes, l’entreprise a indiqué que son patron, Denis Canet, ne souhaitait plus répondre à la presse. La veille, ce dernier avait expliqué au Parisien que son employé était « incapable d’une telle chose ». « C’est quelqu’un d’une gentillesse… Vous n’imaginez même pas. » L’une des tantes d’Alexia ne dit pas autre chose. Elle aussi décrit dans les colonnes du Parisien « un garçon très gentil et serviable ». « Je ne le vois pas comme un assassin », souffle-t-elle.

Le jeune couple a emménagé « il y a environ deux ans » dans cette maison de la rue Sonjour, à Gray, qui appartenait aux grands-parents d’Alexia et qu’ils ont retapée, explique à 20 Minutes une voisine. Dans le quartier, le couple se fait « discret », nous assure une autre voisine. « D’ailleurs, on ne les voyait jamais. » Un peu après leur emménagement, le couple commence à battre de l’aile. Jonathann et Alexia essayaient d’avoir un enfant. En vain. Une situation qui était devenue au fil du temps une « source de tensions », a raconté lundi soir sur RTL maître Schwerdorffer, l’avocat du trentenaire.

La maison du couple Daval, à Gray
La maison du couple Daval, à Gray - WILLIAM ABENHAIM/SIPA

Le 28 octobre dernier, Jonathann Daval passe un coup de fil à la gendarmerie vers 12 h 30. Il explique aux militaires que son épouse n’est pas rentrée de son jogging, une situation qui l’inquiète. Deux jours plus tard, le corps de la jeune femme est retrouvé calciné, dissimulé sous des branchages, dans le bois de Velet-Esmoulin. Le jour de l’enterrement d’Alexia, Jonathann, effondré, est soutenu par son beau-père. Ce jour-là, il porte le costume qu’il arborait le jour de son mariage.

« À un moment, il y a eu des mots de trop… »

Ce mardi, une trentaine d’heures après avoir été placé en garde à vue, il a finalement avoué. C’est bien lui qui a tué Alexia. « Un accident », explique son avocat, maître Schwerdorffer. Depuis plusieurs semaines, le bruit courait à Gray qu’il était impliqué dans la mort de son épouse. « C’était évident que c’était lui. Personne dans le quartier n’avait vu son épouse faire son jogging », assure cette voisine contactée par 20 Minutes, trouvant « honteux » le fait qu’il se soit affiché si souvent, en larmes, aux côtés de ses beaux-parents.

Pourquoi l’a-t-il tuée ? « Ils avaient une relation de couple avec de très fortes tensions », a déclaré ce mercredi maître Schwerdorffer. « Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait rabaissé, écrasé. À un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu’il n’a pas su gérer », ajoute son avocat. Avant de conclure : « Il a essayé d’être ce gendre parfait, il n’a pas réussi. »