Bretagne : Le secteur est porteur mais les cadres informaticiens manquent à l’appel
EMPLOI Les entreprises du numérique font face à de sérieuses difficultés de recrutement dans la région
- Les entreprises du numérique galèrent à recruter des cadres.
- Ces tensions se retrouvent partout sur le territoire, notamment en Bretagne où les candidats manquent à l’appel.
- Le marché de l’emploi des cadres est pourtant très dynamique dans la région avec 9.100 recrutements prévus cette année selon l’Association pour l’emploi des cadres.
Toutes les entreprises se les arrachent. Très demandés, les cadres dans le secteur de l’informatique sont pourtant une denrée rare en ce moment. Bon nombre de recruteurs s’arrachent ainsi les cheveux pour trouver un ingénieur ou un développeur. Cette pénurie de candidats se ressent un peu partout en France, et notamment en Bretagne où les tensions de recrutement se sont accentuées ces dernières années. Selon le baromètre trimestriel de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publié ce lundi, la part des projets de recrutement jugés difficiles par les entreprises grimpe ainsi à 83 % pour les cadres informaticiens dans la région, contre 67 % à l’échelle nationale.
« Les entreprises reçoivent un faible nombre de candidatures, souligne Olivier Maurin, délégué régional de l’Apec en Bretagne. Et il y a aussi un décalage entre les candidatures reçues et les profils recherchés. » Dans ce contexte, la concurrence fait rage pour attirer des talents. Des cabinets parisiens n’hésitent pas ainsi à chasser dans la région pour recruter des cadres informaticiens. Avec des arguments solides pour les convaincre. « Les entreprises leur proposent du télétravail mais aussi le salaire parisien qui va avec, soit 20 à 30 % de plus que les rémunérations proposées en Bretagne », indique Olivier Maurin.
L’industrie agroalimentaire galère aussi à recruter
Pour conserver leurs cadres, certaines entreprises bretonnes sont donc obligées de s’adapter en proposant notamment la semaine de quatre jours à leurs salariés. « La rémunération joue bien sûr, notamment dans ce contexte d’inflation, mais le cadre de travail est également primordial désormais pour les cadres qui postulent », précise le délégué régional de l’Apec. Si le secteur de l’informatique galère à trouver des cadres en Bretagne, c’est également le cas dans l’industrie ainsi que dans l’agroalimentaire, poids lourd de l’économie bretonne. « La contrainte dans ce secteur, c’est qu’il est plus difficile de télétravailler », ajoute Olivier Maurin.
Malgré les tensions, le marché de l’emploi reste toutefois très dynamique avec 9.100 recrutements prévus par l’Apec cette année en Bretagne, un chiffre en hausse de 5 % par rapport à 2021 et de 11 % par rapport à 2019.