Présidentielle 2022 : « La priorité d’Emmanuel Macron n’est pas de participer à un débat », affirment les Marcheurs à Marseille
REPORTAGE Pour ce qui aurait dû être le premier meeting d’Emmanuel Macron, à Marseille, les militants défendent l’absence de leur candidat, notamment lors des débats à venir
- Absent lors de ce qui aurait dû être son premier meeting à Marseille ce samedi, Emmanuel Macron le sera aussi des débats avec ses adversaires avant le premier tour.
- Une stratégie que comprend la majorité de ses soutiens de la cité phocéenne, qui rappelle le contexte international inédit de cette campagne.
Il sera absent sur les plateaux de télévision, comme il a été absent ce samedi, des Docks des Suds à Marseille, de ce qui devait être son premier meeting de campagne. Emmanuel Macron a clairement annoncé la couleur : dans cette campagne éclair qui s’annonce, le candidat à sa réélection a décidé de bouder les débats à venir, avant le premier tour, face à ces adversaires. Un choix que comprennent ses soutiens présents dans ce « rassemblement » sans candidat, et auxquels Emmanuel Macron s’est adressé… via une vidéo.
« J’entends certains dire qu’il ne veut pas débattre, lance à la tribune Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il y a deux heures, il était avec Poutine et le chancelier allemand pour ramener la paix ! Il ne se dérobe pas ! Il fait en sorte, avec son expérience, que l’Europe fasse bloc ensemble ! » « Je pense que pour le moment, il a peut-être autre chose à faire, estime Arnaud, venu de Martigues pour vivre là le premier meeting politique de sa vie. Ce qui se passe en Ukraine, quand même… Emmanuel Macron doit gérer beaucoup de tensions, et ce n’est pas le moment de s’éparpiller ! »
« Il y a peut-être un peu de stratégie derrière tout ça »
« Je pense avoir une petite idée de son agenda, donc cette décision ne m’étonne pas, abonde Mourad, qui se présente comme un militant Modem marseillais. Après, il y a peut-être un peu de stratégie derrière tout ça. Il a en ce moment le bon rôle, en tant que protecteur de la Nation. Et puis, quand on regarde les sondages, je me demande s’il y a besoin de beaucoup débattre ! »
« La priorité n’est pas de participer à un débat, peste Martine. C’est un truc monté par les journalistes pour faire bouillir la marmite. Quand vous voyez le débat entre Zemmour et Pécresse, ça ne donne pas envie ! » « On aurait de vrais challengers en face, ce serait intéressant, raille son voisin Florent, macroniste de la première heure qui avait déjà fait campagne pour le candidat en 2017. Il n’a ni à perdre, ni à gagner à participer à ce genre de débats. Il a autre chose à faire. Et puis, il a dit qu’il participerait au débat avant le second tour. Là, il y aura deux visions qui s’affrontent. Le tri aura été fait par les urnes. Il y aura donc plus de légitimité. »
« On a besoin d’être convaincus »
Le ton se fait moins péremptoire toutefois chez les soutiens pas vraiment historiques du président de la République, à l’image de Lilia et ses amis. « Nous, on est venu à ce meeting parce qu’on est des militants pour Lionel Royer-Perreaut », détaille la jeune Marseillaise, qui avoue sans fard ne pas avoir voté pour Emmanuel Macron en 2017. Celui qui est maire des 9e et 10e arrondissements de Marseille, militant historique des LR, a récemment rallié le président de la République.
« Tout comme on est venu à ce meeting voir ce qu’Emmanuel Macron propose, je pense qu’il aurait pu faire un débat pour répondre à ses adversaires et présenter son projet, poursuit Lilia. La confrontation des idées et l’échange permettent de convaincre les indécis. Nous, on a besoin d’être convaincus. S’il n’y a pas de débat, on ne peut pas être convaincu. Car même si Lionel Royer-Perreaut soutient Macron désormais, nous, on reste libre ! » A bon entendeur…