Présidentielle 2022 : Réforme des retraites, fin de la redevance TV… Un début de campagne à droite toute pour Macron
MARQUEURS A LREM, on nie toute coloration droitière à ce début de campagne. Sauf que les premières mesures dévoilées par le président sortant se trouvent aussi dans le programme de Valérie Pécresse
- Emmanuel Macron, c’était attendu, promet une réforme des retraites dans un second mandat, où l’âge légal de départ serait progressivement retardé à 65 ans.
- Une mesure qui figure dans le programme de Valérie Pécresse, comme la fin de la redevance, promise lundi.
- De quoi classer ce début de campagne à droite ? Bien sûr, chez les marcheurs et marcheuses, ces catégorisations n’ont pas de sens, mais tout de même…
Petit à petit, à un mois du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron et les siens dessinent ce à quoi pourrait ressembler un second mandat. Dernier élément en date : une réforme des retraites – c’était attendu – avec une pension minimum à 1.100 euros par mois et surtout un âge légal reporté progressivement à 65 ans. Lundi, lors de sa première sortie sur le terrain, le président-candidat avait annoncé la fin de la redevance audiovisuelle pour, dit-il, accroître le pouvoir d’achat des Françaises et des Français. La suppression d’un impôt et le recul de l’âge de départ à la retraite : deux mesures qui regardent assez nettement à droite, non ?
Pas du tout, explique la porte-parole de La République en marche (LREM), Maud Bregeon. « Nous ne sommes pas dans une logique de ''droite'' ou de ''gauche'', nous sommes dans une logique de bon sens ! Pour le quotidien des Français et la pérennisation des grands acquis sociaux. » A gauche, pourtant on n’a pas de mots assez durs pour critiquer la promesse macroniste : « Une proposition antisociale et cruelle pour les gens qui exercent des métiers pénibles », juge Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel. « Désaccord absolu ! », a clamé Jean-Luc Mélenchon qui fait campagne pour le retour à la retraite à 60 ans. « Extrêmement injuste », pour Yannick Jadot, qui ne va pas aussi loin que les insoumis mais propose une réforme avec pour priorité la question de la pénibilité.
Triangulation
Logique « droite-gauche » ou pas, ce sont des mesures que l’on retrouve dans le programme de la candidate de LR à la présidentielle. « Si Valérie Pécresse rejoint les idées de notre candidat, ça veut dire qu’elles sont largement partagées ! », se réjouit Maud Bregeon. Chez LR, on l’a plutôt mauvaise : « Emmanuel Macron fait de la triangulation, ce n’est pas la première fois », note la parole parole Agnès Evren. Trianguler ? En langage courant, promouvoir des mesures traditionnellement étiquetées de l’autre bord. « D’un côté, on a un candidat qui rase gratis, qui fait des annonces – comme sur la redevance audiovisuelle – sans expliquer comment on les finance, alors que, de l’autre, Valérie Pécresse est dans la rationalisation. »
« Sans langue de bois », l’élue parisienne reconnaît que ces annonces « affaiblissent évidemment » sa candidate. L’enjeu est de taille : Emmanuel Macron est le second choix d’une majorité des électeurs et électrices de Valérie Pécresse dans la plupart des enquêtes d’opinion, et vice-versa.
Pour contre-attaquer, le camp Pécresse livre son argument préféré contre le sortant : « Pourquoi le candidat ferait-il ce que le président n’a pas fait ? Cela fait huit ans que l’on dit la même chose sur la réforme des retraites ! Si on nous avait écouté il y a deux ans, non seulement la réforme aurait été votée, mais elle s’appliquerait déjà ! », dit Agnès Evren.
Jambe gauche
Dans tout ça, on en a oublié la fameuse « jambe gauche » macroniste. La reverra-t-on dans la campagne ? Encore une fois, Maud Bregeon refuse une telle catégorisation des mesures du président candidat. Mais, tout de même « quand Emmanuel Macron parle du pacte générationnel, avec l’accent mis sur l’éducation, la France de l’égalité des chances, contre l’assignation à résidence, on est sur des vraies mesures de transformation sociale », juge la marcheuse.