Débat d'entre-deux-tours: Sarkozy «dominé de bout en bout»... «L'imposture intellectuelle» d'Hollande...

RÉACTIONS es avis divergent selon les personnalités de gauche et de droite...

C.C. avec AFP
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Capture d'écran du débat Hollande-Sarkozy, le 3 mai 2012.
Capture d'écran du débat Hollande-Sarkozy, le 3 mai 2012. — CHESNOT/SIPA

Le débat d'entre-deux-tours entre François Hollande et Nicolas Sarkozy continue de faire réagir la classe politique ce jeudi matin. 

Pour Jack Lang, «Francois Hollande a littéralement dominé Nicolas Sarkozy de bout en bout». «Avec un talent rare, il a révélé une fois de plus sa maîtrise des dossiers, sa rigueur intellectuelle, son sens élevé de l'Etat, la puissance de ses convictions et la solidité de ses engagements. Ce soir Francois Hollande marque un nouveau point dans cette bataille présidentielle», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Même sentiment pour Ségolène Royal qui a estimé sur Europe 1  que le débat Hollande-Sarkozy  avait été «dominé» par son ancien compagnon. Comme on demandait à la candidate malheureuse de 2007 ce  que ce duel d'entre-deux-tours pouvait changer, elle a répondu: «Beaucoup de choses». «François Hollande a été  déterminé, volontaire, combatif et il a réussi à incarner le changement  que nous attendons», a assuré Ségolène Royal.

«Chiffres à l'appui, ce débat aura permis de faire le bilan des injustices économiques, sociales et fiscales du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Face à ce constat implacable, il n'a eu comme seule réponse que l'agressivité, l'invective, la caricature et finalement l'esquive», a estimé Michel Destot, député-maire PS de Grenoble

«François Hollande a  présidé le débat»

Même son de cloche pour Michel Sapin qui a repris le titre de Libération: «François Hollande a  présidé le débat». «Sur toute la partie économique et sociale, on a eu un  François Hollande imposant son rythme, ses thèmes, avec un Nicolas  Sarkozy en défense, ayant toujours le mot de mensonge ou de calomnie à  la bouche», a indiqué le responsable du projet de François Hollande à l'AFP.

Bruno Le Roux reprend la même posture: «C'était un candidat qui se présentait  comme un président. Et c'était un président qui se présentait comme à un  meeting de l'UMP. Les mêmes mensonges les mêmes approximations, c'est à  dire quelqu'un qui n'est pas aujourd'hui en situation de sérénité, et  c'est un débat qui clairement à l'avantage de celui qui est le  candidat».

«Il était fort face à un Nicolas Sarkozy dans les  cordes, acculé, sur la défensive»

«François Hollande a  vraiment dominé le débat. Grave, déterminé, précis dans ses propos, et  rassurant. Nicolas Sarkozy a été très vite énervé s'emmêlant dans ses  explications et anxiogène», a estimé pour sa part Elisabeth Guigou, tandis qu'Harlem Désir a jugé que «Hollande a remporté la bataille de la crédibilité  et de l'espoir». «Il était fort face à un Nicolas Sarkozy dans les  cordes, acculé, sur la défensive. Il était dans le débat, Sarkozy était  comme d'habitude dans le pugilat, pas au niveau d'un président», a ajouté le numéro deux du PS à l'AFP.

Jean-Marc Ayrault, conseiller spécial du candidat socialiste, a également estimé sur LCP que,  Nicolas Sarkozy  était «en permanence dans l'agressivité» alors que François Hollande a  montré une «vraie personnalité». «Ce qu'on retiendra, c'est que  François Hollande a montré qu'il y avait un autre chemin que celui qu'on  vient de connaître et donc qu'il y avait un changement possible»,  a-t-il poursuivi.

A droite, les réactions sont évidemment totalement inverses. Pour Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat à la Jeunesse, «Nicolas Sarkozy par sa compétence, son volontarisme, et sa connaissance des dossiers a mis en exergue l'inexpérience gouvernementale de François Hollande, et l'imprécision de ses propositions tant sur l'économie, le nucléaire, ou l'immigration». «Le candidat socialiste a pour seul bilan d'avoir coulé son département pour des décennies et d'avoir laissé prospérer les dérives troubles au sein du Parti Socialiste», a-t-elle encore indiqué dans un communiqué. 

«Le 6 mai, ils voteront pour Nicolas Sarkozy!»

«Après le débat de ce soir, les Français peuvent juger, face aux  imprécisions, a l'arrogance et a l'agressivité du candidat socialiste,  de la solidité, de la force de l'expérience et du sérieux des  propositions de Nicolas Sarkozy nécessaires au redressement de notre  pays. Le 6 mai, ils voteront pour Nicolas Sarkozy!», a écrit pour sa part Xavier Bertrand sur sa page Facebook

Jean-François Copé,  secrétaire général de l'UMP, a estimé lui sur Radio Classique  qu'entre les deux tours de la présidentielle, «les Français rebattent  les cartes» et dénoncé «l'imposture intellectuelle» de François  Hollande.  Le patron de l'UMP a aussi considéré que «les candidats sont  de moins en moins propriétaires de leurs voix. Ni François Bayrou, ni Marine Le Pen  n'ont véritablement d'influence sur leurs électeurs».

Du côté du Front national, Florian Philippot, ancien directeur de campagne de Marine Le Pen, a «eu le sentiment que ce débat était assez ennuyeux parce que c'est le résultat naturel quand on oppose deux jumeaux idéologiques». «Autant Sarkozy avait été assez bon en 2007 autant j'ai trouvé que là sur la forme il était assez fébrile et souvent sur la défensive et donc parfois agressif cette fois-ci, parce qu'il était gêné par son bilan», a-t-il ajouté sur BFM TV, précisant que le président sortant avait «face à lui un représentant de la gauche dont on sait qu'il n'y pas grand-chose à attendre parce que on a vu la gauche à l'oeuvre».

Dans l'autre extrême, au Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon a jugé que François Hollande avait «bien scotché»  Nicolas Sarkozy,  ironisant sur le président-candidat qui a, selon lui, «passé son temps à  gigoter». Parlant de Nicolas Sarkozy, l'ex-candidat à la présidentielle  (11,1%) a affirmé l'avoir «trouvé très mauvais et rabâchant». «On a  entendu des bouts de discours qu'il a faits tout au long de la campagne,  il ne terminait pas les phrases, il ne terminait pas les arguments, il  donnait des références à des organismes internationaux par des  abréviations sans se rendre compte que tout le monde ne sait pas  forcément de quoi il parle», «il y avait un côté bâclé», a souligné  l'ex-socialiste qui a appelé à voter pour le candidat socialiste au deuxième  tour.