Présidentielle: Un débat marqué par la crise et la comparaison avec les autres pays

POLITIQUE Les deux hommes n'ont pas arrêté de prendre des exemples sur les autres pays...

Matthieu Goar
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Nicolas Sarkozy et François Hollande, montage photo.
Nicolas Sarkozy et François Hollande, montage photo. — SIPA

Chômage, TVA sociale, croissance… Sur tous les sujets économiques, les deux candidats ont beaucoup comparé la situation de la France avec l’étranger. Notamment Nicolas Sarkozy attaché à relativiser les conséquences de la crise en France. «Le chômage a augmenté de 18,7 % en France. Sur la même période, il a augmenté de 37% en Italie, de 191% en Espagne, de 103% aux Etats-Unis... Pourquoi faudrait-il minimiser les efforts de la France? Nous avons deux fois moins d'augmentation de chômage. Il y a dix ans, nous faisions les 35 heures, alors que l'Allemagne faisait les accords compétitivité-emploi et toutes les réformes que vous refusez aujourd'hui, explique ainsi le président de la République.

L’Allemagne :



Nicolas Sarkozy : pourquoi l'Allemagne fait... par 20Minutes

L’Allemagne, première puissance européenne, a été l’exemple le plus choisi par les deux candidats, notamment lorsque Sarkozy a ainsi défendu sa TVA sociale en évoquant Berlin qui a augmenté de trois points cette TVA. «Vous avez mis cinq ans à admirer ce modèle alors qu’avant vous penchiez pour le modèle anglo-saxon», ironise alors Hollande. «Sur la croissance, la comparaison avec l’étranger est également arrivée très vite dans le débat. «Quel est le pays qui n'a pas connu un trimestre de récession depuis 2009? C'est la France», s’interroge le candidat de l’UMP. «Les Etats-Unis ont fait mieux que la France en termes de croissance. L'Allemagne a fait mieux aussi en termes de croissance, en faisant 3% sur la période, donc vous ne pouvez pas dire que la France s'en est tirée mieux que les autres», lui répond Hollande.

Un regard sur l'Espagne

Sur la fiscalité, le petit jeu de la comparaison a également animé les débats. «La France est le pays d'Europe, avec la Suède, avec les impôts les plus lourds. Il y a une différence entre nous: vous voulez moins de riches, je veux moins de pauvres, décrit Sarkozy aussitôt critiqué par Hollande. «Vous avez eu plus de pauvres et des riches plus riches.»

Et quand ce n'est pas l'Allemagne, le modèle dont parle les deux candidats, c'est l'Espagne, un repoussoir vu que le pays est au bord de la faillite. Hollande a noté qu'à un moment Sarkozy reprochait aux socialistes français de ne pas s'inspirer de l'Espagnol et Sarkozy rétorque que le seul chef de gouvernement qui l'a reçu, c'est bien Zapatero. En 2007, les échanges entre Royal et Sarkozy avaient été beaucoup moins influencés par les pays étrangers. Sans doute un symptôme de la crise.