Présidentielle: Comment Nicolas Sarkozy prépare le débat
CAMPAGNE Son entourage assure qu'il n'a pas de coach et qu'il s'entoure de sa famille...
«Quand vous allez aux Jeux Olympiques, vous ne vous préparez pas la veille ou l’avant-veille.» Selon le conseiller communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, le candidat UMP ne préparera pas son débat face à François Hollande avec un coach. Il y a cinq ans, Eric Besson, tout juste parti du PS, aurait tenu le rôle de Ségolène Royal. Une version contestée par l’équipe de campagne. «J'irai sans avoir préparé des formules parce que les Français ont droit à autre chose qu'à des phrases toutes faites, mais sans contenu», indiquait il y a quelques jours le chef de l’Etat. «Sur le fond, cela fait des semaines que l’équipe lui envoie en permanence des notes. Il en a également sur son adversaire mais ce n’est pas nouveau.» Mais, assure son entourage, le débat se fera sur les idées. «Il n’y aura pas d’attaques particulières sur Hollande.» Le président de la République, qui réclame depuis le premier tour plusieurs débats, n’a pourtant pas attendu pour être offensif. Dimanche, dans Le Parisien, il estimait que François Hollande allait devoir faire «ce qu'il déteste, être franc».
Du temps chez lui mercredi
Coach ou pas coach, Nicolas Sarkozy ne se consacrera mercredi qu’à la préparation du débat. «Il sera à son domicile du 16e arrondissement toute la journée où il recevra son directeur de campagne Guillaume Lambert et passera quelques coups de fil», glisse Franck Louvrier qui fera partie des happy few à voir le président de la République. Il indique que le candidat UMP ne visionnera pas les anciens débats présidentiels ni ceux qui l’ont déjà opposé à François Hollande. «Les réunions seront courtes, il déteste qu’elles durent trop longtemps, glisse le sénateur Pierre Charon, l’une des pierres angulaires de la victoire de 2007. Dans l’avion, il y a quelques jours, je lui ai dit qu’on était saturé des programmes, je lui ai glissé que ce qu’il fallait maintenant, c’est de l’affect. Il m’a donné raison.» Selon lui, Nicolas Sarkozy passera du temps mercredi avec sa femme et sa fille, comme il l’a privilégié le soir tout au long de la campagne. «Il a besoin de leur présence comme un jeune père de famille.»
Un débat pas plus décisif qu’un meeting ou qu’un déplacement
D’ailleurs, Carla Bruni accompagnera son candidat de mari en studio, précise l’entourage, qui prévient: «en général, dans un débat présidentiel, il n’y a pas de gagnant et de perdant». «Tout est décisif dans la campagne, il n’y a rien à négliger: ni ce débat ni les meetings ni les déplacements.» Une façon de prévenir une éventuelle atonie dans les sondages à venir?