«Rassemblement bleu Marine»: «Une façon de se désextrémiser»

INTERVIEW Marcel Botton, PDG de Nomen, agence spécialisée dans les noms de marque, revient sur l'annonce du FN de changer son nom par «Rassemblement bleu Marine»...

Propos recueillis par Alexandre Sulzer
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Marine Le Pen à la salle Equinoxe à Paris, le soir des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril 2012.
Marine Le Pen à la salle Equinoxe à Paris, le soir des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril 2012. — ETIENNE LAURENT/CHINE

«Rassemblement bleu Marine»: dès les élections législatives de juin 2012, le FN quittera ses vieux habits pour ce nouveau nom. Marcel Botton, PDG de Nomen, agence spécialisée dans les noms de marque,  revient sur cette annonce.

Le FN a annoncé qu’il se présentait sous l’appellation «Rassemblement bleu Marine» aux législatives. Comment l’expliquez-vous?

Il renonce au mot «national», ce qui contribue à en faire un parti comme les autres. C’est une façon de se désextrêmiser. Le bleu reste une couleur associée à la droite. Et utiliser un nom de couleur comme marque est moderne, comme le prouve Orange.

Mettre son prénom dans une marque n’est-il pas égocentrique?

Non, beaucoup de marques sont des patronymes. Certaines sont restées associées à leur fondateur; d’autres non, par exemple, Darty.

Quel logo imagineriez-vous?

J’aurais du mal à imaginer autre chose que la couleur bleu marine. Je verrais bien un animal ou une figure géométrique, quelque chose qui s’éloigne de la flamme. La marque, avec sept syllabes, est trop longue. Le grand maximum est quatre. Sinon, à l’usage, c’est raccourci d’office. Il y aura donc la marque officielle et à côté, son expression verbale genre «votez bleu marine»