Présidentielle. Après le premier tour, vers qui se tournera François Bayrou?

POLITIQUE Le candidat centriste, obtenant 9,1% lors du premier tour dispose de plusieurs choix pour assurer son avenir politique...

Anne-Laëtitia Béraud, au QG de François Bayrou à Paris
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François Bayrou vote à Pau, le 22 avril 2012.
François Bayrou vote à Pau, le 22 avril 2012. — REUTERS/L.Dard

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A la croisée des chemins. François Bayrou, qui obtient près de 9,1% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle, doit faire face à une équation particulièrement difficile.

L’ancien «troisième homme» de 2007, qui pointe ce dimanche soir à la 5e place, passe ainsi de 18,6% des voix en 2007 à 9,1%. Le camp Bayrou attendait un score à deux chiffres, même s’il avait abandonné au fil des semaines l’espoir que le candidat centriste aille au second tour.

L’ambiance au QG du MoDem, dimanche soir, était d’ailleurs plutôt morose. Avant même la proclamation des premiers résultats électoraux, plusieurs responsables centristes se pressaient dans la salle de presse afin d’analyser une «belle campagne, même si on reste déçus du résultat».

Plusieurs choix politiques

Quant aux militants, si une centaine sont présents dimanche soir rue de l’Université à Paris, ce n’est pas la foule des jours heureux. Alors qu’ils crient «Bayrou président» quelques secondes avant 20h, la publication des résultats à la télévision est huée.

Un score de 9,1% entraîne plusieurs possibilités d’avenir politique pour François Bayrou. Alors que depuis plusieurs semaines, les appels du pied du camp Sarkozy se sont multipliés – Jean-Pierre Raffarin, Valérie Pécresse ou encore Alain Juppé imaginant le centriste Premier ministre en cas de victoire de Nicolas Sarkozy – un ralliement au président-candidat n'est pas totalement à exclure. Néanmoins, François Bayrou a toujours fermé cette porte, rappelant en maintes occasions son peu d’amitié, voire d’estime, pour Nicolas Sarkozy.

En vue des législatives

Le camp UMP a pourtant des attraits. Même en cas de défaite, l’UMP pourrait être prête à nouer des accords en vue des élections législatives de juin prochain, ce qui ouvrirait la porte à la constitution d’un groupe centriste à l’Assemblée nationale. Autre avantage pour le MoDem: les financements, à savoir les précieuses dotations annuelles de l’UMP.

Mais cette perspective n’est pas sans risque. Les excellents sondages de François Bayrou concernant sa personnalité se sont construits en partie sur sa ligne du «ni droite ni gauche», élaborée depuis cinq ans, et la fin de l’UDF.

Pas de main tendue à gauche

Autre possibilité de ralliement, celui vers le socialiste François Hollande. Mais là encore surgissent de nouvelles difficultés. Le socialiste a prévenu, il n’y aura pas de concessions entre les deux tours. Ce qu'a confirmé la députée socialiste Aurélie Filipetti dimanche soir, qui déclare que François Hollande «n'aura pas besoin de tendre la main vers les autres candidats».

En effet, François Hollande n’a que peu d’intérêt à faire des appel du pied à François Bayrou, tant grâce à son bon score de 29,3% que par le report plus ou moins assuré des voix des électeurs du candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.

Troisième possibilité, qui apparaissaient dimanche soir de plus en plus crédible: la main tendue vers une réunification de la famille centriste après l’élection présidentielle, une famille qui a explosé depuis cinq ans entre différentes chapelles. L’entourage du candidat centriste a appelé «à voir après la présidentielle, dans le défi des élections législatives». Une façon, pour ces centristes, de rebondir après la claque de dimanche.