A Marseille, Hollande cherche une nouvelle dynamique

MEETING Il s'est particulièrement adressé aux quartiers populaires...

Maud Pierron
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François Hollande lors de son meeting à Marseille, le 14 mars 2012.
François Hollande lors de son meeting à Marseille, le 14 mars 2012. — AFP PHOTO / BORIS HORVAT

De notre envoyée spéciale à Marseille

«Allez convaincre les électeurs les uns après les autres. A partir de mardi [début de l’équité du temps de parole], la campagne sur le terrain, de porte-à-porte, de conviction, sera plus que jamais nécessaire. Votre rôle, ce sera de convaincre, convaincre, convaincre au premier tour!» L’exhortation aurait pu être de François Hollande mais elle est signée Manuel Valls, qui fait patienter mercredi soir les 8.000 militants réunis au Dôme de Marseille pour écouter le meeting du candidat socialiste. Alors que les courbes de sondages se croisent, se décroisent et se rejoignent, François Hollande ne dévie pas d’un pouce de sa stratégie: appeler au vote utile, attaquer Nicolas Sarkozy, développer ses idées.

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«Il n’y a qu’à Marseille qu’il y a ce sentiment qui flotte, celui de la victoire, qui se dessine mais qui n’est pas encore là, qu’il faut travailler», lance le candidat à la foule, en arrivant sur scène peu après 19 heures. A Marseille, cité populaire par excellence et devant quelques people (Gérald Dahan, Pape Diouf, Charles Berling, Christophe Malavoy) François Hollande a axé son discours sur «les quartiers» en particulier, «où sont concentrés tous les problèmes» . Aux «caïds», il prévient qu’«à la loi de la force, arrivera maintenant la force de la loi». Il rappelle donc sa proposition de créer 1.000 postes de policiers et magistrats par an. «La République rattrapera tous ceux qui se croient au dessus des lois», promet-il.  

«La jeunesse de France» contre «les plus riches de France»

Présents en nombre, bruyants, voyants avec leurs drapeaux MJS ou bleu-blanc-rouge, les jeunes ont pu entendre le-candidat-qui-ne-veut-être-jugé-que-sur-l’amélioration-du-sort-des-jeunes-en-2017 leur parler. «La jeunesse, ils ( à droite) pensent que c’est un fardeau. Ce n’est pas un fardeau, c’est une chance pour notre pays.» D’où, rappelle-t-il, sa volonté de créer 60.000 postes dans l’Education et le contrat de génération pour s’insérer dans la vie professionnelle. Mais surtout, il a annoncé que la banque publique d'investissement qu'il prône aurait «une filiale dédiée dans les quartiers» pour y développer la création d'entreprise. Le candidat a"Je mettrai un terme aux ZEP et aux autres zones. La République ne connaît pas les zones, mais les citoyens", a-t-il dit.Et pour tous ceux qui quitteraient l’école sans diplôme, il promet «20 heures de droit à la formation».  

Et le candidat d’ajouter: «La République, c'est aussi une langue parlée partout dans le monde. Je veux que tous les enfants de France connaissent cette langue», dit-encore le candidat, évoquant notamment les quartiers où il annonce «un réseau d’aide aux parents isolés». Et de lancer, en s’assurant un succès de la salle: «Je préfère protéger la jeunesse de France que les plus riches de France.»

«Je n’ai pas besoin d’aide»

Fustigeant Nicolas Sarkozy et son discours à Saint-Jean-de-Latran, dans lequel il affirmait la prééminence du prêtre sur l’instituteur, François Hollande a rappelé sa volonté d’inscrire la laïcité dans la Constitution. «La laïcité sera le socle que je garantirai contre tous les assauts, c’est un combat y compris en France. La laïcité sera le socle que je promets de défendre.»

«Si nous voulons créer une dynamique et donc une victoire, c'est au premier tour que nous devons donner au changement la force nécessaire!» explique encore le socialiste en fin de discours. «Les sondages n’indiquent rien que des intentions, ce que nous devons solliciter, ce sont les votes», a-t-il encore dit. «Je ne gagnerai pas seul, je dois être soutenu par vous. Je n’ai pas besoin d’aide, ni de secours, simplement de la volonté du peuple français de changer», conclut-il en allusion aux fins de meetings de Nicolas Sarkozy qui lance toujours à ses supporters «Aidez-moi». Toujours, se dessiner en creux du président sortant. La Marseillaise résonne, entonnée chaudement par la salle, qui crie des «Hollande président!», regonflée à bloc par le raout marseillais. «Pas besoin de Villepinte. 10.000 personnes motivées et confiantes  valent 50.000 qui ont déjà perdues», lance une jeune fille en partant.