François Bayrou promeut le «made in France» et prédit le retrait de Morin

PRESIDENTIELLE Pour le président du MoDem, la récession dans laquelle va entrer la France est due au fait que l'«on ne produit plus français»...

N. Be., avec AFP
— 
François Bayrou, président du MoDem et candidat à la présidentielle de 2012, en visite à Sully-sur-Loire, dans le Loiret, le 16 décembre 2011.
François Bayrou, président du MoDem et candidat à la présidentielle de 2012, en visite à Sully-sur-Loire, dans le Loiret, le 16 décembre 2011. — ALAIN JOCARD / AFP

François Bayrou croit au «made in France». En visite à  Briare, dans le Loiret, sur le thème de la défense des petites et  moyennes entreprises (PME), le président du Mouvement Démocrate (MoDem), qui réalise une percée  dans les sondages, avec 11 à 13% d'intentions de vote, a une nouvelle fois fait la promotion de son credo de la campagne: consommer français pour augmenter la croissance.

«Si nous n'arrivons pas à reconstruire en France, on ne pourra pas  relever le pays», a-t-il déclaré. «Hier (jeudi) soir, il y a eu  l'annonce que la France était en  récession. C'est-à-dire que dans quelques mois, nous serons plus pauvres  qu'aujourd'hui. Tout cela a une cause: on ne produit plus français.»

«Les gens ont perdu espoir»

Alors que la France s'apprête à perdre son triple A, François Bayrou a émis le souhait «que le consommateur connaisse la part du produit qui  est faite sur place». «Il faut que le consommateur soit acteur du  redressement de son pays.» «Je fais moi-même très attention à consommer français, mais il est  difficile d'obtenir toutes les informations dans les magasins», a-t-il  commenté.

«Il n'y a pas de comparaison possible entre les deux campagnes. Avec  la crise et les licenciements, les gens ont perdu espoir», a-t-il dit à  Reuters. «Du coup, le discours de François Bayrou sur la dette ou l'aide aux  PME est beaucoup plus audible aujourd'hui. Quelque chose est en train de  prendre», a-t-il pronostiqué.

La moitié de l'électorat de Morin «se tournera vers notre mouvement»

François Bayrou, qui en est à sa troisième tentative consécutive, y  croit. Le second tour n'est pas inaccessible, assure-t-il. «Durant la présidentielle de 2007, nous avons réussi à multiplier  par trois et presque par quatre les intentions de vote de début de  campagne. Avec l'équipe que j'ai aujourd'hui autour de moi, nous pouvons  réaliser la même chose», a-t-il affirmé à des journalistes.

Le président du MoDem estime par ailleurs que le président du Nouveau  Centre, Hervé Morin, abandonnera. L'ancien ministre de la Défense  n'atteint pas les 1% d'intentions de vote dans les sondages. «Hervé Morin n'ira pas jusqu'au bout. Dès lors, la moitié de son  électorat se tournera vers l'UMP et l'autre vers notre mouvement», juge  François Bayrou.

Son appel à l'union nationale est également entendu à l'en croire. «Compte tenu de la situation économique, 55% des Français sont  favorables à cette unité, tandis qu'un total de 37% préfèrent toujours  voter à droite ou à gauche. Je trouve cela très heureux», a-t-il dit,  citant un récent sondage.