Présidentielle 2022 : Près de 500 votes de détenus pas pris en compte lors du premier tour
PRIVATION Dans la majorité des cas, il s’agit d’un oubli d’attestation d’identité
Petit couac sur les droits civiques des personnes emprisonnées. Selon l’Observatoire national des prisons (OIP), 489 bulletins exprimés par des détenus n’ont pas pu être comptabilisés lors du premier tour, en raison « des manquements de l’administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance ». Un chiffre qui paraît modeste, mais qui représente tout de même 4,4 % des voix exprimées par correspondance, sur un total de 11.229 détenus ayant voté le 10 avril.
« Pour la majorité d’entre elles, la cause réside dans l’oubli de joindre l’attestation d’identité des personnes détenues », a précisé l’OIP. « Une circulaire aurait depuis été adressée aux agents afin que les dysfonctionnements identifiés ne se reproduisent pas au second tour », a indiqué l’ONG qui a suggéré notamment d’instaurer des bureaux de vote en prison. C’était par ailleurs la première fois que les détenus pouvaient voter par correspondance pour une élection présidentielle.
Avant que ce vote par correspondance ne soit introduit, seules deux possibilités s’offraient aux détenus pour exercer leur droit : obtenir une permission de sortie pour se rendre aux urnes ou trouver un mandataire inscrit dans la même commune. Ces deux modalités, permises depuis 1994, sont très difficiles à mettre en œuvre et ne se sont jamais traduites par des taux importants de participation. Environ 2 % de la population carcérale a ainsi voté lors de la présidentielle de 2017. Avec ce nouveau mode de scrutin, 13.672 personnes détenues sur un total de plus de 70.000 au 1er mars étaient inscrites pour voter. La Chancellerie n’a pas voulu réagir aux révélations de l’OIP.