Présidentielle 2022 : Marine Le Pen chahutée pendant sa première visite en Guadeloupe
TENSIONS « Il n'y a pas eu véritablement d'affrontements ni de violences mais plutôt de l'intimidation vis-à-vis de Marine Le Pen », a affirmé un journaliste local
Le premier déplacement de Marine Le Pen en Guadeloupe a été perturbé après notamment l’enregistrement chahuté d’une émission, un épisode condamné par Emmanuel Macron que la candidate a mis sur le compte des « défaillances » de l’Etat.
Une campagne de « proximité »
Venue mener sur l’île des Antilles une campagne de « proximité » sur fond de problématique du pouvoir d’achat et non de « gigantisme », en allusion au rassemblement de son rival Eric Zemmour dimanche au Trocadéro, Marine Le Pen a dû cependant faire face à l’hostilité de ses opposants guadeloupéens.
Elle a fustigé en conférence de presse « l’outrance » des milliers de militants d’Eric Zemmour quand ils ont crié « Macron assassin », et le choix de la « division » de son rival, qui la qualifier en retour de « socialiste ».
Un plateau de télé qui dégénère
Samedi soir, le plateau où Marine Le Pen finissait d’enregistrer une émission en duplex qui a été diffusée dimanche sur France 3 « a été envahi par des militants de plusieurs organisations nationalistes de Guadeloupe », dont l’Alliance nationale Guadeloupe (ANG), selon la chaîne Guadeloupe La Première, qui elle-même a dû annuler une interview en direct prévue juste après.
« Vingt manifestants d’extrême gauche nous ont bousculés assez violemment », a rapporté à l’AFP l’entourage de la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle. Son attachée de presse a rapporté avoir reçu « un coup dans le dos ». L’équipe a porté plainte pour « violences ». Rival de Marine Le Pen dans la course à l’Elysée, le président candidat Emmanuel Macron s’est déclaré « choqué » et a jugé la « scène totalement inacceptable ».
35 ans après une visite houleuse
Le déplacement de la candidate aux Antilles devait faire oublier les près de 3.000 manifestants qui, en décembre 1987, avaient investi la piste de l’aéroport de Lamentin, en Martinique, pour protester contre « le racisme » du Front national et la venue de son président d’alors Jean-Marie Le Pen, qui avait refusé de débarquer.
Trente-cinq ans après, la candidate du RN dont le parti était arrivé en tête aux dernières européennes, a pu apprécier un accueil plus chaleureux sur fond de tambours, par une quarantaine de partisans à l’aéroport de Pointe-à-Pitre, mais son déplacement n’a pas évité les fausses notes.