Résultats des régionales : Du Nord au Sud de la France, des couacs dans l’organisation des élections

POLITIQUE Des problèmes de distribution des documents électoraux ont été signalés dans plusieurs communes et ont été pointés dimanche comme une des raisons de la forte abstention

20 Minutes avec AFP
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Des bulletins de vote ici lors du premier tour des élections régionales en Bretagne.
Des bulletins de vote ici lors du premier tour des élections régionales en Bretagne. — C. Allain / 20 Minutes

Bureaux de vote fermés dimanche matin à Marseille faute d’assesseurs, bulletins manquants près de Maubeuge (Nord)… Le premier tour des élections régionales et départementales a été marqué par plusieurs ratés, ce dimanche. À Marseille, les électeurs de 34 bureaux ont trouvé porte close à 8 heures selon la préfecture. Une dizaine de bureaux n’a pu ouvrir qu’à 11 heures, selon la mairie.

Une électrice du 11e arrondissement, Béatrice Reinische, a fait part de son désarroi. « A 9 heures, dans mon quartier de la Valentine, il y avait un attroupement devant le bureau, le vigile nous a dit que c’était fermé, qu’il fallait repartir, sans plus d’info ». « Mon fils de 18 ans votait pour la première fois, mais il a dû partir loin de Marseille pour la fête des pères, il ne reviendra pas voter plus tard, c’est une atteinte à nos droits », a dénoncé cette électrice.

Manque d’assesseurs

Contactée, la direction générale des services de la mairie de Marseille a expliqué avoir été confrontée à « un problème de mobilisation des assesseurs : sur 481 bureaux, 40 présidents ne sont pas venus récupérer leur sacoche samedi ». La mairie a procédé à des réquisitions, parmi des fonctionnaires, mais sur les 40 présidents réquisitionnés, 20 manquaient à l’appel.

L’opposition de droite à la mairie de gauche a jugé « absolument inacceptable de constater cette désorganisation qui aura sans doute un véritable impact sur le libre choix des électeurs et favorisera l'abstention ». Deux conseillers municipaux Les Républicains (LR), Sabine Bernasconi et Yves Moraine, ont annoncé avoir porté plainte pour des illégalités présumées, a indiqué Sabine Bernasconi, confirmant une information de La Provence.

La coalition de gauche fustige la réaction des oppositions

Le député de Marseille Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) s’est indigné sur Twitter, faisant référence à l’absence d’accord entre son mouvement et les autres partis de gauche : « À Marseille l’union de la gôche (sic) plus efficace pour ostraciser LFI que pour organiser la démocratie ».


« Nous regrettons que des Marseillaises et des Marseillais aient eu à patienter ce matin afin de pouvoir voter », a écrit la coalition de gauche du Printemps marseillais, qui dirige la ville, dans un communiqué, fustigeant « l’attitude de la droite locale sur les réseaux sociaux et les médias visant à faire enfler une polémique ».

Des bulletins manquants

La pénurie d’assesseurs a été constatée dans d’autres régions françaises : le premier adjoint au maire de Saint-Etienne (Loire), Gilles Artigues (UDI) a témoigné que « les habituels assesseurs militants étaient cette année en nombre insuffisants ». Grâce à une mobilisation par affichage et par SMS, une soixantaine d’assesseurs ont été recrutés, sans qui « nous ne serions pas arrivés à tenir tous les bureaux ouverts de 8 heures à 20 heures ». Un problème qui risque de s’accentuer au second tour, estime le cabinet du maire LR : « Cela sera encore plus compliqué (…) pour mobiliser les assesseurs dont les candidats ne seront pas qualifiés dimanche prochain ».

Retrouvez tous les résultats commune par commune

A Cousolre (Nord), un autre problème a été soulevé : « Nous avons constaté qu’il n’y avait pas de bulletin pour la liste d’union de la gauche et des écologistes », a assuré Benjamin Saint-Huile, maire socialiste de la commune voisine de Jeumont et président de l’agglomération de Maubeuge, lui-même en troisième position sur cette liste. Très surpris que le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, qui a voté dans cette commune, n’ait pas relevé cette erreur, l’élu estime que « si sur les quatre premières heures de vote, aucun électeur n’a pu choisir ce bulletin, cela pose la question de la sincérité du scrutin ».

En Guadeloupe, des dégradations dans des écoles du Gosier ont troublé le vote, selon des élus, dont le maire du Gosier qui a annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte.