Départementales dans le Nord : RSA, ASE, collèges, que proposent les différentes listes ?
POLITIQUE Les départementales sont éclipsées par les régionales, élections pour lesquelles on vote dimanche au premier tour dans le Nord. Pourtant les compétences du département ont un impact non négligeable dans le quotidien de nombreux Nordistes
- Les élections départementales se tiennent ce dimanche et le 27 juin, en même temps que les élections régionales.
- Parmi les compétences des départements, on trouve le RSA, l’aide sociale à l’enfance et les collèges. Trois pans importants du budget du département du Nord.
- Quelles sont les positions des différentes listes sur ces trois points ?
Si les élections régionales occupent les débats politiques du moment, les élections départementales, qui se déroulent les mêmes jours, ce dimanche et le 27 juin, passent un peu au second plan. Et pourtant, les compétences des départements sont loin d’être négligeables, ce sont eux qui gèrent notamment le RSA, l’aide sociale à l’enfance ou les collèges. Comment ces trois pans de dépenses sont-ils appréhendés par les différentes listes candidates aux départementales dans le Nord ?
Le RSA, une aide pour 112.000 allocataires dans le Nord
Depuis la loi de décentralisation de 2004, le revenu de solidarité active est financé en majorité par le département. Dans le Nord, on compte 112.000 allocataires, soit plus de 5 % des allocataires RSA en France. En 2020, 718 millions d’euros ont ainsi été alloués au budget d’action d’insertion comportant le RSA, soit 36 % du budget solidarité humaine du Nord.
Alors que Jean René Lecerf (Union pour le Nord), président (ex-LR) sortant, a fait baisser le nombre de bénéficiaires du RSA « en remettant localement les gens au boulot » comme il l’affirme, d’autres gestions sont proposées. La liste Changer le Nord (EELV) a proposé à Matignon l’expérimentation d’une « recentralisation vers l’État de la gestion du RSA ». Ainsi, le département « investirait davantage en termes d’insertion et de politiques publiques ». Pour l’Union pour le Nord, la décentralisation est « adaptée : la proximité est plus adaptée pour trouver de l’emploi ».
Chez Nord en Commun (PCF, PS, écologistes, mouvements de gauche) et La France insoumise, on suggère d’étendre le RSA à la tranche d’âge 18-25 ans. Du côté du Rassemblement national et de La République en marche, cette aide doit être poursuivie en améliorant la gestion avec les bénéficiaires.
L’aide sociale à l’enfance, une problématique criante dans le Nord
Un autre budget important dans le Nord est l’aide sociale à l’enfance (ASE). En 2020, le budget enfance, famille et jeunesse s’est élevé à 486,3 millions d’euros soit 25 % du budget solidarité humanité du département.
Dans le Nord, 17,5 % des enfants ont des parents sans emploi, un taux au-delà de la moyenne nationale. La « trop forte présence » de mineurs non accompagnés, dénoncée par Jean-René Lecerf en 2017, est également un enjeu important. Le RN argue qu’un « mineur étranger isolé coûte 40.000 euros par an au département ». En 2017, près de 20.000 mineurs faisaient l’objet d’au moins une mesure liée aux missions de protection de l’enfance.
Face à ce constat, la liste Nord en Commun veut réinvestir dans ce domaine par une logique préventive, avec une mission d’Information et d’évaluation sur l’ASE. Mille places d’hébergement seraient à créer pour remédier aux 700 places supprimées par le département. Pour la liste Changer le Nord, il faut renforcer les sorties de programmes ASE avec « des pratiques innovantes ». LREM promet de son côté d’être « exemplaire dans la gestion de l’ASE » tandis que LFI propose de « renforcer les moyens humains et matériels ».
Quels projets pour les collèges ?
Enfin, un troisième poste de dépense significatif pour le département : les collèges. Dans le budget annuel de 2020, 397,6 millions d’euros leur étaient dédiés. Au cœur de ce budget : des projets pour créer des collèges mêlant transition écologique et numérique.
Nord en Commun garde ces idées et souhaite aussi promouvoir un collège inclusif, à grands coups de soutien scolaire et de lutte contre les harcèlements. Le RN envisage une sécurisation plus poussée des établissements et veut privilégier le circuit court dans les cantines. LFI désire de son côté instaurer une cantine gratuite et bio approvisionnée également par les circuits courts. L’idée des circuits courts se retrouve aussi chez L’Union Pour le Nord. Enfin, du côté de Changer le Nord, on propose d’instaurer du 100 % bio et une alternative végétarienne à chaque repas.