Régionales en Ile-de-France : « Pécresse n’a rien compris à l’écologie », gronde Audrey Pulvar

INTERVIEW Audrey Pulvar, la tête de liste soutenue par le Parti socialiste aux régionales, était l’invitée de l’émission de BFM Paris « Paris politiques », en partenariat avec « 20 Minutes »

Propos recueillis par David Blanchard
— 
Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris, est la tête de liste PS aux élections régionales.
Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris, est la tête de liste PS aux élections régionales. — Eric DESSONS/JDD/SIPA
  • Tête de liste soutenue par le PS aux régionales en Ile de France, Audrey Pulvar était l'invitée de l’émission de BFM Paris Paris politiques, en partenariat avec 20 Minutes, ce jeudi.
  • Donnée à seulement 10% au premier tour selon différents sondages, la protégée d'Anne Hidalgo peine à émerger positivement dans cette campagne.

Candidate aux élections régionales en Ile-de-France sous l’étiquette « Ile-de-France en commun », soutenue notamment par le Parti socialiste, Audrey Pulvar était ce jeudi l’invitée de Paris politiques, l’émission de BFM Paris en partenariat avec 20 Minutes. L’occasion pour la candidate parrainée par Anne Hidalgo de livrer sa vision du futur pour une région qu’elle ambitionne de présider, malgré des sondages qui la donnent loin de Valérie Pécresse (LR), mais aussi derrière les listes de Julien Bayou (EELV) et Clémentine Autain (LFI).

Les hôpitaux

« La région a son rôle à jouer. A Beaumont-sur-Oise par exemple, dans le Val d’Oise, le service de réanimation a été fermé peu avant l’épidémie. Il a fallu aller ailleurs pour les patients, alors que la région aurait pu discuter avec l’ARS. Elle doit soutenir les hôpitaux. Je souhaite implanter 180 maisons de santé sur la région et soutenir les professionnels de santé sur tout le territoire. »

La sécurité

« La région peut aider les villes à se doter de polices municipales, à les former au sein d’une école sur les questions de discrimination ou le maniement des armes, léthales ou non. »

Le périphérique

« Valérie Pécresse souhaite consulter les Franciliens et récupérer la gestion de l’infrastructure : mais pour en faire quoi ? Continuer la politique du tout voiture ? Elle n’a rien compris à l’écologie. Il y a quelques années, elle s’était opposée à la fermeture des voies sur berge. Il faut modifier les modes de transport et les mobilités. Je préconise de réserver une voie au covoiturage et à l’auto-partage [sur le périphérique et] les autoroutes franciliennes. La circulation automobile individuelle est facteur de pollution et de stress. Il faut une meilleure connexion entre le rail, les bus, les trams, les vélos, sécuriser l’espace public piéton, et aller vers le covoiturage et l’autopartage. »

Les transports publics

« Je veux de la gratuité, mais le versement pour le transport des entreprises continuera. Je ne souhaite pas l’augmenter. Ce qui va disparaître progressivement, c’est la part que les utilisateurs paient. Cela représente 2,5 milliards d’euros à l’année. On propose une contribution sur les grandes fortunes immobilières d’Ile-de-France [pour compenser]. Je souhaite aussi une contribution sur les transports routiers polluants : les camions qui traversent la région. »

L’agriculture

« L’enjeu pour la région, c’est la transformation de l’agriculture francilienne. On va passer à 100 % de repas bio ou issus de l’agriculture durable dans les cantines parisiennes, dont 50 % de produits provenant d’un rayon de 250 km autour de Paris. Il faut donc transformer l’agriculture francilienne, qu’elle soit beaucoup plus sur de la polyculture, de l’élevage, du maraichage, de la production de fruits. Il faut que l’Ile-de-France produise les fruits et légumes qu’elle consomme. »

Le Triangle de Gonesse

« Nous souhaitons lancer une grande expérimentation pour que le Triangle de Gonnesse passent à l’agro-écologie. On peut implanter sur cette zone un lycée agricole, car il en manque dans la région, ainsi qu’un incubateur pour les start-ups écologiques et solidaires. On n’abandonne par pas le projet, mais on le rend beaucoup plus ambitieux et écologique. Et pour le desservir, on peut envisager une gare avec une faible emprise. Mais je ne veux pas du projet actuel, avec des commerces et de l’habitat. »

La campagne électorale

« Je suis sur le terrain tous les jours. J’ai un programme, des candidates et candidats, des militantes et militants. C’est pour eux que je suis là. Mes relations avec Anne Hidalgo sont des relations humaines, des moments ça va bien, d’autres moins. Mais je suis en campagne pour les Franciliennes et les Franciliens. »

Le second tour

« J’ai été la dernière à me déclarer candidate, bien après Julien Bayou (EELV) et Clémentaine Autain (LFI). J’ai montré ma démarche de rassemblement : six partis de gauche me soutiennent. Nous allons trouver un chemin pour le second tour. Si nous trouvons un accord, pourquoi pas une alliance avec EELV et LFI. »