Départementales: «Ces conseillers départementaux constituent une base pour 2017»

INTERVIEW L'analyse de Jean-Daniel Lévy, de Harris Interactive, au soir du second tour des départementales...

Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud
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Nicolas Sarkozy, le 29 mars 2015 à Paris.
Nicolas Sarkozy, le 29 mars 2015 à Paris. — WITT/SIPA

Au soir du second tour des élections départementales, la gauche perd de nombreux territoires face à la droite, passant de 61 départements à 30 à 37, selon les estimations d’Ipsos. La droite gagnerait entre 64 et 70 départements, tandis que le Front national obtiendrait au maximum un département. Explications de ces résultats avec Jean-Daniel Lévy, directeur du Département Politique & Opinion d'Harris Interactive…

La gauche connaît une nette défaite ce dimanche soir. Comment l’expliquez-vous?

Le premier tour a préfiguré la défaite de la gauche. Il y a bien sûr les divisions avec le Front de gauche et les écologistes, mais aussi l'impossibilité, pour la gauche, à réussir à mobiliser son électorat. L’abstention des électeurs de gauche au second tour est a priori forte. Il y a un message défensif. Je note que des bastions de gauche tombent ce soir. Il s’agit notamment du Nord, qui était historiquement de gauche. Par contre, ce n’est pas le cas de la Corrèze, qui a été longtemps une terre chiraquienne.

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Comment évaluez-vous les reports de voix?

Une précision: Les consignes de vote fonctionnent de moins en moins. Les électeurs de gauche, dans des duels UMP-FN, ont choisi généralement l’UMP. Pour les électeurs UMP, au second tour d’un duel PS-FN, la moitié s’abstient, vote blanc ou nul. Et pour la moitié qui s’exprime, un sur deux vote FN, et l’autre PS. Quant aux électeurs FN, ils se reportent généralement sur l’UMP. 

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Le FN ne conquiert pas de département, mais obtient a priori entre 30 et 50 conseillers…

Ces conseillers départementaux constituent une base pour 2017. En effet, toutes les victoires locales préfigurent des victoires plus importantes.