EXCLUSIF. Jean-Luc Moudenc, le nouveau maire de Toulouse: «Je m'inscris dans la durée»

Jean-Luc Moudenc (UMP-MoDem-UDI) endossera vendredi lors du premier conseil municipal l’écharpe de maire de Toulouse qu’il avait perdue en 2008. Maires de quartier, sécurité… il donne le cap de ses priorités lors d’une interview accordée à 20 Minutes

Vous revenez de loin, non?

Il y a six ans, on disait deux choses: Moudenc est mort et les socialistes sont à la mairie pour trente ans. Je crois en la résurrection. J’ai fait un chemin d’humilité, une traversée du désert, tout ce que j’ai fait depuis six ans a obéi à une logique, je n’ai pas ménagé ma peine, j’ai intensifié le contact avec les Toulousains, j’ai beaucoup appris.

Quelle sera votre première décision en tant que maire de Toulouse?

Ce sera la mise en place vendredi de vingt maires de quartier afin de rétablir la relation qui s’est distendue ces dernières années entre les citoyens et les élus. Des élus qui vont être sur le terrain au service des Toulousains pour leur problème de vie quotidienne et également pour concevoir avec eux les projets qui vont améliorer la qualité de vie.

Quels dossiers allez-vous stopper?

Les deux choses que je vais arrêter de suite c’est le projet d’installation d’une aire d’accueil à Montredon et le BHNS Ouest dans sa configuration actuelle.

Savez-vous comment sera composé votre conseil municipal?

Je me suis interdit de penser à des scénarios. Tout ce que je sais c’est que l’élu chargé du personnel sera Henri de Lagoutine, actuellement président de la Mutualité et professionnel des ressources humaines, et Jean-Michel Lattes s'occupera de la langue et de la culture occitanes, ce qui n’exclut pas d’autres délégations.

Pierre Cohen n’avait pas voulu faire de chasse aux sorcières au Capitole. Quelle sera votre ligne de conduite?

Il l'avait déclaré mais en réalité il a changé la plupart des directeurs et chefs de service. Je serai donc intraitable et j’entends faire en sorte que la machine administrative et technique soit pleinement et rapidement sur l’application du projet que les Toulousains ont choisi. Il n’y a aura de ma part aucune naïveté, ni aucune gentillesse à l’endroit de tous ceux qui ont reçu des nominations, notamment ceux qui ont été nommés de l’extérieur.

Vous faites table rase des conflits du passé avec les collectivités de gauche?

J’ai fait table rase de beaucoup de choses, je me projette dans l’avenir, je ne suis pas là pour régler des comptes, ni pour faire la guerre avec les autres collectivités. Ma candidature, je l’ai conçue de manière novatrice, avec mon expérience, mais de manière positive et surtout pas dans un esprit de revanche.

Est-ce que Toulouse reste de gauche?

Elle reste de gauche, mais d’une gauche très plurielle et qui ne supporte pas d’obéir à un seul homme et à un seul appareil politique. C’est ce que Pierre Cohen n’a pas compris. Cette ville qui est libertaire, qui aime contester, cathare, elle a compris qu’elle pouvait avoir avec moi un maire respectueux de son identité et de sa diversité.

Célébrerez-vous des mariages gays?

J’ai des amis homos en couple, s’ils me sollicitent, je le ferais, mais je n’en ferai pas un acte militant.

Allez vous développer rapidement la vidéosurveillance?

Nous allons lancer un diagnostic, même si nous avons déjà repéré par nous-même des endroits où cela sera nécessaire comme Arnaud Bernard ou la rue Bayard.

Le prolongement de la ligne B de métro vers Labège se fera-t-il?

Le Sicoval m’a dit en décembre qu’il préférait s’en tenir au premier projet. S’il confirme cette position, je la respecterais. Il faudra prévoir une articulation en cohérence avec la troisième ligne de métro. Ce n’est pas un défi insurmontable, c’est une affaire de techniciens.

L’ouverture du métro jusqu’à 3 heures du matin, c’est pour quand?

Très vite, si cela peut se faire à la prochaine rentrée ce sera très bien.

Vous vous projetez sur plusieurs mandats?

J’ai voulu présenter un projet ambitieux, en sachant que certaines choses pour des raisons financières ne pouvaient pas être réalisées en six ans. On étalera sur deux mandats, je m’inscris dans la durée.