Grenoble: Eric Piolle (EELV) en tête!

A Grenoble, Manuel Pavard
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 Eric Piolle devance de plus de quatre points Jérôme Safar.
 Eric Piolle devance de plus de quatre points Jérôme Safar. — Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes

C’est sans conteste l’une des plus grosses surprises du premier tour. Eric Piolle (EELV-PG) arrive en effet en tête à Grenoble avec 29,41% des voix, quatre points devant Jérôme Safar (PS-PCF), crédité de seulement 25,31%. Les derniers sondages donnaient pourtant le candidat socialiste largement favori, près de 10 points devant son rival écologiste qui déjoue ainsi tous les pronostics.

Chamussy troisième, le FN au second tour

En troisième position, le candidat UMP Matthieu Chamussy recueille 20,86% - un score conforme aux dernières enquêtes - tandis que Mireille d’Ornano (FN) est en position de se maintenir au second tour, avec 12,56%. Déception en revanche pour le centriste Philippe de Longevialle, qui n’atteint pas la barre fatidique des 5% (4,51%), nécessaire à une fusion. Suivent derrière Denis Bonzy (Nous citoyens) avec 3,53%, le candidat sans étiquette Lahcen Benmaza (1,82%), puis Catherine Brun (Lutte ouvrière, 1,19%), et enfin le candidat du POI Maurice Colliat qui ferme la marche avec 0,81%.

Eric Piolle «propose la fusion derrière son nom»

Après trois mandats successifs du socialiste Michel Destot, l’alliance conclue par les écologistes, le Parti de gauche et le Réseau citoyen pourrait donc ravir la mairie, faisant tomber l’une des grosses villes françaises dans l’escarcelle d’EELV. Eric Piolle a, dès les résultats proclamés, «proposé une fusion à Jérôme Safar derrière [son] nom. C’est le choix le plus logique», a-t-il ajouté, rappelant qu’il fallait «respecter les choix des électeurs». Interrogé sur un rapprochement avec le PS après les mots très durs échangés entre les deux listes lors de la campagne, il a affirmé que «tout était possible. Nous travaillons ensemble au conseil régional, ce n’est pas automatique mais nous savons depuis le début que nous pouvons travailler ensemble.»

Jérôme Safar «ne tend pas la joue»

Très déçu et extrêmement marqué, Jérôme Safar a fait le lien entre «l’abstention» et «le différentiel de 10% par rapport aux enquêtes d’opinion». Selon lui, malgré «la faiblesse de la droite locale», le «vote sanction» s’est exprimé en faveur des écologistes et du Parti de gauche. La fusion avec la liste d’Eric Piolle ne semble pas acquise pour l’actuel premier adjoint grenoblois: «Nous allons travailler ce soir et réfléchir avec nos partenaires. Tout est envisageable.» Jérôme Safar n’a d’ailleurs pas mâché ses mots envers son concurrent: «Je ne tends pas la joue, a-t-il assuré. Sur les dossiers importants (renouvellement urbain, sécurité, future métropole…), la position d’Eric Piolle est très floue. Aujourd’hui, il n’y a pas de risque de victoire de la droite mais on prend un risque pour le modèle économique grenoblois!»