VIDEO. Comment éviter la fuite des familles: L'enjeu des candidats nantais

MUNICIPALES La Cité des ducs voit de nombreux ménages s'installer en périphérie...

Frédéric Brenon
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Sur les rives de la Loire, à Nantes.
Sur les rives de la Loire, à Nantes. — Fabrice Elsner / 20 Minutes / Archives

Comment convaincre les jeunes ménages de loger à Nantes ? La question est loin d’être anodine dans une Cité des ducs particulièrement attractive mais qui, dans le même temps, voit fuir de nombreuses familles en périphérie. Pour la plupart des candidats nantais, la solution passe en priorité par proposer de l’habitat moins cher.

 

 

La socialiste Johanna Rolland promet ainsi d’augmenter le taux de logements sociaux de 25 % à 35 % dans les opérations publiques, d’en construire 750 par an et presque autant de logements dits « abordables ». « Si les Nantais trouvent moins cher dans le neuf, la concurrence va jouer et tirer tous les prix vers le bas, y compris dans l’ancien », justifie Johanna Rolland.

« L'aide à la rénovation énergétique »

Sur la même longueur d’onde, la candidate écologiste Pascale Chiron pousse même l’objectif à 3000 logements abordables par an. Elle suggère également la mise en place d’une caution solidaire pour faciliter la location ou l’achat, et insiste sur « l’aide à la rénovation énergétique » de l’habitat ancien. Un dernier point partagé par Guy Croupy (Front de gauche), qui réclame lui aussi « davantage de logements sociaux ».

Méfiante d’une « politique trop axée sur le logement social », Laurence Garnier (UMP) préfère maintenir un taux de 25 % de HLM, tout comme Sophie Van Goethem (divers droite). La candidate UMP exprime toutefois une alternative originale : aménager des mini-quartiers intergénérationnels où des jeunes apporteraient des services à des personnes âgées en contrepartie d’un loyer modéré (caserne Mellinet, île de Nantes…).

« Grands logements familiaux »

En dehors du prix, d’autres propositions visent à séduire les jeunes ménages. Johanna Rolland prévoit ainsi la réalisation de « grands logements familiaux » et la promotion de l’habitat participatif avec espaces partagés. Laurence Garnier entend, elle, « sauvegarder autant que possible les maisons de ville avec petit jardin ». Elle préconise même d’en construire de nouvelles « plutôt que de grands ensembles ».

Quant au candidat FN, Christian Bouchet, il ne cache pas son « opposition à la densification ». Il préfère un « urbanisme traditionnel », où l’accès à la propriété serait « facilité » et où les jeunes couples disposant d’un emploi bénéficieraient d’un « accès prioritaire » aux HLM.


« Acheter à Nantes, c’est réservé à une élite… »

Elodie et Christophe ont atteint l’an dernier le « cap de la trentaine ». Pour fêter ça, ils ont décidé de lâcher leur appart en location du quartier Bellamy pour devenir propriétaires. « On travaille tous les deux à Nantes, on aurait aimé ne pas trop s’éloigner du centre », raconte le couple. Après quatre mois de recherches « pénibles », ils ont finalement trouvé leur bonheur… à Saint-Philbert-de-Grandlieu. Une maison avec terrasse et jardin pour 203 000 €. « En restant à Nantes, on ne pouvait pas prétendre à mieux. Alors qu’en s’éloignant, on a vu qu’on pouvait s’offrir une maison… »

Bémol de taille toutefois : 28 km en voiture à effectuer chaque matin et soir. Et la maison est éloignée du bourg et des commerces. « La route c’est chiant, c’est vrai, et ça coûte cher, confirme Florian, voisin du couple. Mais si on veut s’agrandir, on n’a pas le choix. Acheter à Nantes, c’est réservé à une élite. » Aline et Nicolas, eux, viennent d’emménager en centre-ville. Ils louent au troisième étage, avec un jardin à partager, et ne regrettent rien.

« Bien sûr, on préférerait être propriétaires. Mais si cela signifie prendre sa voiture pour aller travailler et faire la moindre course, non merci. Ce n’est pas la vie qu’on veut transmettre à nos enfants. » W  F.B.