Les abstentionnistes de dimanche sont les jeunes
EUROPÉENNES e sont les plus de 65 ans qui se sont le plus déplacés dans les bureaux de vote…
L'image «jeune» que le parlement européen et les partis ont essayé de se donner tout au long de la campagne pour les européennes, n'a pas vraiment convaincu le public visé. Avec respectivement 70 et 72% d’abstention, selon un sondage TNS-Sofres/Logica, les 18-24 ans et les 25-34 ans ont sans surprise déserté les urnes, dimanche, pour les élections européennes. Les 35-49 n’ont pas donné l’exemple, et se sont abstenus dans 64% des cas. Lors des européennes de 2004, déjà, 78% des 18-24 ans étaient restés chez eux.
En tout, ce sont 59,4% des électeurs français qui ne sont pas allés voter. C’est finalement la tranche plus âgée de l’électorat qui relève la barre, avec une abstention limitée à 42% chez les plus de 65 ans. Un électorat âgé qui vote en majorité à droite. Dimanche, l'UMP a dépassé les attentes des sondages et terminé sur un score de 28%.
L’abstention a surtout affecté l’extrême gauche, le MoDem et le Front national. Plus de deux sympathisants sur trois ont préféré ne pas se prononcer. A l'inverse, les électorats de l'UMP, des Verts et du PCF se sont mobilisés pour remplir les urnes.
Du point de vue social, l’abstention est la plus prononcée chez les artisans et les chefs d'entreprise: 77 % d’entre eux ont préféré s’abstenir. Les ouvriers et employés ont également rechigné à rejoindre les bureaux de vote: pour un votant, on compte deux abstentionnistes.
Un électeur sur cinq s’est abstenu pour des raisons relatives à la construction européenne. Selon TNS Sofres/Logica, les abstentionnistes ont d’abord voulu manifester leur mécontentement aux partis politiques. Pour leur inefficacité en premier lieu, pour leurs similarités ensuite.