Après avoir perdu un contrat avec Orange, le sous-traitant Scopelec doit licencier 800 salariés
PLAN SOCIAL Scopelec, en difficulté depuis la perte soudaine d’un gros contrat avec l’opérateur historique de télécoms, demande à Orange un réel accompagnement pour ce PSE
Des centaines de personnes travaillant pour Scopelec vont perdre leur emploi. « La direction a fait part du projet de réunir les partenaires sociaux dans les prochains jours pour préparer la mise en place d’un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, ndlr) qui concernerait 800 emplois » sur 3.600, a déclaré un porte-parole de l’entreprise, confirmant une information du Figaro.
Scopelec, en plus d’être la première coopérative de France en nombre de salariés, est aussi un sous-traitant d’Orange. L’entreprise assurait pour la société de télécommunication la pose de la fibre optique et l’entretien du réseau cuivre. Mais le contrat qui représentait 40 % de son chiffre d’affaires estimé à 475 millions d’euros en 2021 est arrivé à son terme fin mars.
Manifestation des salariés à Paris
Le sous-traitant, qui a été notifié mi-novembre de la perte de ce contrat, estime n’avoir eu aucun signe avant-coureur d’Orange sur la perte de ce volume d’affaires, et ne pas avoir eu le temps de s’y préparer. Depuis novembre où 1.800 emplois menacés étaient évoqués, « 700 personnes ont soit été reclassées en interne, soit sont parties dans d’autres entreprises qui ont gagné les marchés, soit ont quitté le domaine même des télécoms », a poursuivi le porte-parole de Scopelec.
Une manifestation de salariés de Scopelec doit en outre se tenir jeudi place de la Bastille à Paris. Les salariés associés de l’entreprise ont publié jeudi dans plusieurs journaux une lettre ouverte aux candidats à la présidence Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ainsi qu’aux candidats aux élections législatives, les appelant à agir pour éviter « un des plus lourds plans sociaux qu’ait connus la France depuis des mois ».
L’entreprise, en procédure de sauvegarde depuis un mois, demande qu’Orange l'« accompagne réellement dans (sa) restructuration sociale » et finance une partie du PSE, et que l’Etat actionnaire « joue le rôle d’arbitre impartial ». Elle compte faire appel de la décision rendue vendredi 15 avril par le juge des référés du tribunal de commerce de Paris, qui l’avait débouté de sa demande de prolongation du contrat avec Orange, et « va également assigner Orange sur le fond car la rupture des contrats commerciaux ne nous paraît pas avoir respecté les règles du droit commercial », a-t-elle indiqué.