Nouveaux Mooc pour une nouvelle vie
CURSUS - Désormais, les cours gratuits sur Internet concernent aussi la formation continue.
Vous rêvez d’assister à un cours d’optique non linéaire, d’enfiler l’uniforme estudiantin de Harvard pendant quelques heures ou encore de rencontrer des profs prestigieux? Il y a un outil pour ça: les Mooc (massive open online courses). Ces cours en ligne ouverts, gratuits, interactifs et accessibles à tous sont dispensés par certains établissements supérieurs.
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En France, le phénomène est très récent. C’est la plateforme Fun, lancée en octobre 2013 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui regroupe la plupart des Mooc. Quatre mois après la mise en ligne des huit premiers cours, 250 000 personnes sont inscrites.Cet engouement pourrait profiter aux universités, peu présentes sur le marché de la formation professionnelle.
«Il faut qu’elles prennent conscience de cet enjeu, c’est une question de survie», prévient Laurent Vassallo, professeur à l’université Montpellier-II, en charge d’un Mooc sur le développement durable. A ce jour, l’université ne représente, que 4% de l’offre en formation continue proposée par l’enseignement supérieur. La création d’un fonds de 5 millions d’euros, visant à coproduire des Mooc à destination de ce secteur, est censée inverser cette tendance.
Un écosystème à construire
Si la formation continue doit «revoir ses modèles», selon le DRH de l’Apec Arnaud Gien-Pawlicki, l’université n’est pas encore prête à changer ses habitudes. Pour Yves Epelboin, chargé de mission Mooc à l’université Pierre et Marie Curie à Paris, «les universités utilisent assez mal l’outil». Professeurs à former, cours à adapter, plateforme à maîtriser… le lien entre les Mooc et la formation continue reste à approfondir. Et la question du modèle économique, peu viable: «Le gratuit coûte trop cher aux établissements», peste Yves Epelboin.
Les universités tentent aujourd’hui de mutualiser leurs efforts. La récente réforme de la formation professionnelle, qui fait la part belle aux cursus diplômants et qualifiants, doit accroître leur impact sur le secteur. «Les universités doivent comprendre le langage de l’entreprise, conclut Laurent Vassallo. Le dialogue commence avec les organisations patronales, qui nous sollicitent peu à peu.»