Le télétravail, la solution pour Nora Ebeyan

Rédaction 20 Minutes
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PORTRAIT - Le handicap empêche parfois les salariés de se rendre sur leur lieu de travail. Nora Ebeyan a choisi le télétravail comme alternative.

Le télétravail, qui s’est modernisé avec la visioconférence, semble taillé pour être une solution aux problèmes d’emploi rencontrés par les personnes qui ont des difficultés à se déplacer. Mais il y a aussi d’autres avantages à travailler de chez soi, comme en atteste Nora Ebeyan, secrétaire chez Exaservices, une entreprise qui emploie des personnes handicapées en visiotravail.

Diminuée physiquement après avoir été soignée d’un cancer, Nora ne peut plus travailler à temps plein. «J’ai cherché du travail pendant des années, mais même sans enfant à charge, disponible à n’importe quelle heure, et habitant à quelques minutes à pied, ça ne faisait jamais l’affaire.»

Aujourd’hui, elle ne se voit pas retourner en entreprise et ne voit que des avantages à la caméra. «Sans le visiotravail, je me sentirais plus isolée, plus seule. Ce serait plus dur moralement et il faudrait veiller à ne pas se désociabiliser», ajoute-t-elle.

C’est au travail de s’adapter

Sur son écran, cinq collègues la regardent, toutes de chez elles face à leurs webcams. L’ambiance est studieuse mais comme dans tous les bureaux, on se raconte des petites histoire et on partage des choses. Pour certaines d’entre elles, comme Arcaia, qui habite le Tarn-et-Garonne, le télétravail était même la seule solution.

Opérée du dos et quasi-immobilisée, elle peut désormais travailler et recevoir des soins sans sortir de chez elle. Ses horaires sont ajustés à ses impératifs médicaux. «Ça faisait quatre ans que je n’avais pas travaillé. Pour moi, les restrictions de la médecine du travail sont telles que je n’ai eu aucun entretien, aucune proposition pendant tout ce temps. Ce travail a changé ma vie: aujourd’hui, je me sens utile, je me sens revivre.» Nora partage cette sensation et se demande pourquoi les patrons semblent si réticents.

Se connaître sans se voir

«On travaille plus efficacement, sans contrainte inutile, et ils peuvent tout savoir de notre activité en temps réel. Nous n’avons pas besoin d’être surveillées, mais ça devrait être un élément rassurant pour les chefs d’entreprises!»

Son seul regret? «Nous ne nous sommes, pour la plupart, jamais rencontrées. Chacune d’entre nous habite dans une autre région de France et les médecins, pour lesquels nous assurons le secrétariat, aussi. Nous ne nous connaissons pas.»

Nicolas Richoffer

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