Inflation : Pourquoi cultiver un jardin potager pourrait booster votre pouvoir d’achat
Argent Au-delà d’un espace de farniente, votre jardin peut vous permettre de réduire vos achats alimentaires dès lors que vous cultivez sérieusement un potager
À l’heure où l’inflation grève leur budget quotidien, les Français sont à l’affût de bons plans permettant de réaliser des économies. Or, il n’y a pas à aller bien loin pour trouver des solutions. Avec un lopin de terre et quelques petites heures de jardinage par semaine, vous pouvez manger mieux et pour moins cher !
C’est le pari réussi qu’a fait Maud Roulot, auteure de la chaîne YouTube Le jardin d’Alekil et du livre Mon potager pouvoir d’achat, publié en mars chez Tana Éditions.
Le jardin bat des records
D’après une étude Ifop publiée en 2022 pour L’Union nationale des entreprises du paysage, 66 % des Français ont accès à un jardin attenant à leur domicile. Et si cet espace extérieur est avant tout synonyme de loisirs, il est également utilisé afin de se nourrir différemment pour 31 % des sondés qui ont répondu « oui, beaucoup » et 37 % « oui, un peu ».
La tendance est d’ailleurs en plein essor, comme l’a constaté à son échelle Maud Roulot : « J’ai vu l’évolution à travers l’augmentation des demandes de conseils de débutants sur ma chaîne. L’engouement pour les potagers est revenu lors du premier confinement, avant de retomber un peu après la pandémie. Puis, l’inflation est arrivée et les gens s’y intéressent aujourd’hui pour faire des économies ».
Selon l’association Promojardin-Prom’animal, le marché du jardin a ainsi connu deux exercices exceptionnels en 2020 avec 10 % de croissance, et en 2021 avec 13,6 %.
Cultiver ce que l’on mange vraiment
Si nous prenons déjà plaisir à voir pousser quelques pieds de tomates cerises à la belle saison pour garnir les apéritifs et amuser les enfants, ce n’est pas de cette façon que l’on fait de réelles économies.
Pour transformer son jardin en garde-manger, Maud Roulot conseille de « se concentrer sur les légumes et fruits que l’on mange vraiment au quotidien, afin de les cultiver plutôt que de les acheter », comme les oignons, les salades ou les pommes de terre. Faites donc le point sur vos goûts, mais aussi sur les besoins de ces cultures par rapport au climat de votre région.
En parallèle, des plantations à cycle court, comme les radis, la salade, les fraises ou les tomates cerises, vous donneront de la motivation avec un résultat rapide. N’hésitez pas à commencer petit avant d’agrandir vos cultures.
Cultiver à moindres frais
Lorsqu’on se lance dans un potager pour pallier des difficultés financières, le moindre euro compte. Heureusement, une kyrielle d’astuces permettent de cultiver à moindres frais : « quand j’ai commencé, je n’avais quasi-pas de matériel, nous explique Maud Roulot. Mais on peut acheter facilement des outils d’occasion sur les sites de petites annonces. Les pots à yaourt percés font aussi de très bons godets à semis, ce qui est intéressant financièrement puisqu’un sachet de graines permet de planter sur plusieurs saisons. Et si vous n’y arrivez pas, de nombreux jardiniers donnent ou vendent à bas prix leur surplus de plants sur la Toile ».
De même, le compost maison est excellent pour enrichir la terre, tandis qu’un récupérateur d’eau de pluie permet de limiter la facture d’arrosage.
Un paillage fait de tonte de pelouse, de taille de haie broyée et de feuilles mortes (il faut varier les apports pour que ce soit équilibré) est encore un bon moyen d’aider vos cultures à conserver un maximum d’eau.
Lorsqu’on connaît les bonnes astuces, cultiver son potager prend peu de temps, ne coûte pas cher et peut rapporter gros !
Un gain chiffré
Déterminer combien l’on peut économiser grâce à un potager est loin d’être évident et il faut se garder de toute généralité, tant la réussite des cultures est variable.
Afin de donner un exemple concret, Maud Roulot a pris le soin de peser l’ensemble de ses récoltes pendant un an, avant d’estimer leur valeur marchande par rapport aux prix moyens indiqués par FranceAgriMer.
À l’heure du bilan, pour 280,59 kg de légumes cultivés sur une surface de 57 m2, elle a estimé sa production totale à 1.160,18 € en équivalent bio, contre 805,68 € en culture conventionnelle.
Une belle économie financière qui s’est en outre accompagnée d’un changement de consommation. Non seulement la famille n’achète plus de légumes, mais elle en mange bien plus depuis la création de ce potager et multiplie les recettes de conserves pour rentabiliser au maximum les récoltes.