Blocage des loyers, prix du train, bonus écologiques...Tout ce qui change le 1er août
ECONOMIE Plus de mauvaises nouvelles que de bonnes pour le portefeuille des particuliers...
Ce 1er août risque d’entamer encore un peu plus le pouvoir d’achat des ménages. Une série d’augmentations de tarifs entre en vigueur ce mercredi.
Un peu d’air frais pour les locataires
La rare bonne nouvelle à se mettre sous la dent, pour les locataires, est à chercher du côté de l’encadrement des loyers. Paru au Journal officiel le 21 juillet, il s'applique dans 38 agglomérations de l'Hexagone et de l'Outre-mer. Il concerne les grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille ou Nice, mais aussi des plus petites comme Forbach (Moselle), Menton (Alpes-Maritimes) ou Annemasse (Haute-Savoie), où les loyers sont jugés très élevés. Au projet initial, qui concernait seulement les relocations, le gouvernement a ajouté les renouvellements de baux. Le nouveau dispositif prévoit que dans ces agglomérations, le propriétaire ne peut pratiquer une hausse supérieure à celle de l'indice de référence des loyers (IRL), utilisé pour la révision des loyers d'habitation. Des dérogations sont prévues en cas de travaux ou si le loyer acquitté par l'ancien locataire avait été manifestement sous-évalué par rapport aux loyers pratiqués dans le voisinage.
Gaz et électricité toujours plus chers
Pour les sept millions de ménages qui se chauffent individuellement au gaz, la facture risque d’être salée. Ils doivent d’une part s’attendre à payer un surcoût rétroactif de 39,20 euros, après l’annulation, début juillet, par le conseil d’Etat du gel décidé entre 1er octobre 2011et le 1er janvier 2012 par le gouvernement Fillon. A cette hausse rétroactive, les particuliers vont subir la progression de 2% des prix réglementés actée par la majorité le mois dernier qui se traduira en moyenne par un alourdissement annuel de la facture d’environ 24 euros.
Le courant n’est pas en reste. Les tarifs réglementés de l'électricité (dits tarifs Bleu, Jaune et Vert) augmentent également de 2% pour refléter la hausse des coûts d’EDF, soit en moyenne 0,9 euros en plus chaque mois TTC à payer.
Les prix du train à la hausse, mais des incitatifs pour les voitures vertes
Les transports ne sont pas épargnés non plus. Les passagers du rail (hors TGV) vont devoir faire face à une progression des tarifs de 2% pour les billets Intercités et TER. Idem en Ile-de-France avec la hausse, toujours de 2% pour le forfait annuel du Pass Navigo. A l’inverse, pour les automobilistes, les bonus écologiques sont renforcés. Annoncée la semaine dernière dans le cadre du plan de soutien à la filière automobile, celui pour les voitures électriques (moins de 20g de CO2 par km) passe de 5.000 à 7.000 euros et de 2.000 à 4.000 euros pour les véhicules hybrides émettant moins de 110g de CO2 par km. Pour les autres véhicules, les bonus sont également revus à la hausse: le bonus passe de 100 à 200 euros pour la tranche 91-105g de CO2 par km, de 400 à 550 euros pour la tranche de 61 à 90g , de 3.500 à 4.500 euros pour la tranche 51 à 60g. Le décret «étend également l'attribution des aides pour les véhicules facturés ou pris en location aux administrations de l'Etat», ainsi qu'aux entreprises.
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Fin du «travailler plus pour gagner plus»
Par ailleurs, la fin du «travailler plus pour gagner plus», votée mardi par les parlementaires, entraînera une baisse de rémunération de 450 euros en moyenne, par an, pour les huit à neuf millions de salariés concernés. A compter de ce mercredi, les heures supplémentaires ne seront plus défiscalisées et au 1er septembre, les cotisations salariales s’appliqueront à nouveau.
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Quel impact pour la taxe sur les transactions financières?
Dernière nouveauté, la taxe sur les transactions financières. Prévue par la précédente majorité, elle a été renforcée par la nouvelle. Il s'agit d'un prélèvement de 0,2% sur les échanges d'actions. Ce nouvel impôt vise les 109 sociétés hexagonales dont la capitalisation est supérieure à un milliard d’euros. «Le rendement du doublement du taux de la taxe sera de 170 millions d’euros en 2012 et de 500», précise Bercy.
Ce sont les intermédiaires financiers qui devront s’en acquitter. Charge à eux de refiler le surcoût à leurs clients. Une disposition qui n’incitera certainement pas les particuliers à s’intéresser davantage aux actions. Fin 2011, la France ne comptait plus qu’environ quatre millions de d’actionnaires individuels de sociétés cotées, contre sept millions en 2002. A cela s’ajoute le manque d’appétence pour l’assurance-vie, également investie pour partie en actions, des ménages, en raison de la crise qui sévit dans la zone euro. Dans les deux cas, c’est une très mauvaise nouvelle pour les entreprises hexagonales, et notamment les PME, qui souffrent d’un déficit endémique de capitaux pour se développer. Plus que jamais, cela risque d’inciter les Français à se tourner vers l’épargne courte, à l’image du succès du Livret A, décrypte Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants. L’an dernier, le poids des actions dans le patrimoine financier des ménages n’était que de 3,5%.