La croisière veut aussi s'amuser en France

TOURISME Les professionnels du secteur rivalisent d'offres pour conquérir un marché français toujours retardataire, si ce n'est réfractaire...

Claire Planchard
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Le paquebot «Carnival Freedom» dans la baie de Cannes, sur la Côte d’Azur.
Le paquebot «Carnival Freedom» dans la baie de Cannes, sur la Côte d’Azur. — PITAMITZ/SIPA

Pascal Sevran et ses croisières n’ont pas fait que du bien au marché français du tourisme maritime! Longtemps étiquetée «club de retraités», voire «usine à beaufs», la formule commence tout juste à s’imposer en France.

Rattrapage accéléré

Avec 441.000 voyageurs par an, notre pays reste le cinquième marché européen, loin derrière le Royaume-uni (1,7 million), l’Allemagne (1,2 million), l’Italie (1 million) et l’Espagne (700.000), mais l’écart se resserre grâce à «une croissance à deux chiffres qui superforme les autres segments du marché du tourisme», souligne Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme.

«Depuis deux ans, la croisière s’impose dans l’éventail des choix de destination des Français comme une formule à part entière, à mi-chemin entre de très beaux palaces et des villages vacances», confirme Erminio Eschena, délégué officiel du Conseil européen des croisières (ECC) et directeur général France de MSC Croisières.

Prix cassés et prouesses architecturales

Un rattrapage lié en grande partie aux efforts considérables consentis par la profession. Soutenu par de vastes campagnes de publicité, le secteur a en effet multiplié les innovations pour redorer son image et proposer un concept «360°» capable de séduire tous les types de clientèles.

«Les offres ont considérablement évolué parce qu’il y a eu de gros changements dans les paquebots eux-mêmes depuis 2000», souligne Georges Azouze, PDG de Costa Croisières France. «D'une part, les très grandes capacités permettent des prix très concurrentiels grâce aux économies d’échelle, d'autre part, on a vu apparaître des bateaux spectaculaires, avec des cabines-balcons, et des prestations proches de celles d’un parc d’attraction ou d’un village vacances», explique-t-il.

Piscine à débordement, spa, «yacht-club» avec pont du navire privatisé et conciergerie «digne de celle du Ritz»: la compagnie MSC mise elle aussi sur la montée en gamme et la segmentation de l’offre, explique son directeur général pour la France, Erminio Eschena.

La famille s’amuse

«Les Français sont très en retard sur ce marché qui était longtemps victime d’a priori mais il jouit en même temps d’une forte fidélisation des clients parce que les prix sont très compétitifs et que le produit est bon», conclut Didier Arino.

«Tout est compris, tout est sur place, on découvre de nouvelles destinations sans refaire ses bagages, et ça plaît aux enfants», poursuit-il. Ados ronchons compris. Et ça, ça n’a pas de prix!