EN DIRECT. 8.000 emplois supprimés à PSA: Le gouvernement n'accepte pas le plan
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«Nous avons été trompés par la direction. La guerre est déclarée. Il n'y a aucune eprspective d'emplois dans le 93 (Seine Saint-Denis), l'Etat doit intervenir. C'est une catastrophe pour certaines familles qui travaillent à 5 ou 6 membres chez PSA.»
«La fermeture de l'usine d'Aulnay n'aura pas de conséquence significative pour Faurecia - c'est une quasi certitude. Peugeot ne réduit pas sa production en fermant une usine, elle réduit sa capacité de production», a fait valoir Yann Delabrière, le PDG de l'équipementier, en marge d'une conférence de l'industrie automobile.
Ali K., employé depuis 10 ans à l'usine d'Aulnay-sous-Bois, déclarent: «Ce sont des voleurs car ils perçoivent des subventions pour les véhicules. Ces gens là n'aiment pas la France. Malgré la mise en place de la cellule psychologique, il y aura des divorces et des suicides. On ne veut pas perdre espoir.»
«Nous soutenons les employés et nous ne laisserons pas PSA faire n'importe quoi, prévient Gérard Ségura, le maire d'Aulnay-sous-Bois. La ville se souvient de la précédente saignée des années 1980. PSA ne peut pas et licencier et continuer à exploiter des terrains».
Le directeur industriel de PSA Peugeot Citroën, Denis Martin, a pris jeudi «l'engagement d'un nouveau véhicule à Rennes en 2016», alors que le site breton va être durement touché par les suppressions de postes annoncées par le constructeur automobile.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a demandé aujourd'hui «un plan national de soutien» à la filière automobile, suggérant que l'Etat «(monte) au capital de PSA», après que le constructeur a annoncé la suppression de 8.000 emplois en France et l'arrêt de la production dans son usine.
Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën , Philippe Varin , a promis aujourd'hui que «personne ne sera laissé au bord du chemin» alors que le constructeur automobile vient d'annoncer la suppression de 8.000 emplois en France et qu'il va arrêter la production de l'usine d'Aulnay en 2014.
Le ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon a estimé ce matin qu'il était «insupportable de voir ces saignées dans l'emploi industriel», après l'annonce de la suppression de 8.000 emplois en France par PSA Peugeot Citroën.
Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, a déclaré jeudi que le plan de restructuration des activités françaises présenté ce jour était la seule voie possible pour assurer l'avenir du constructeur automobile. «Une entrée de l'Etat au capital n'est pas à l'ordre du jour, a-t-il également dit. Le groupe est face à un tsunami commercial en Europe», nous rapporte notre envoyée spéciale présente à la conférence.
Un responsable de la CFE/CGC de l'usine de Rennes-La Janais, Didier Picard, a évoqué aujourd'hui un «coup de massue pour le site de Rennes» après l'annonce par le constructeur PSA de la suppression de 1.400 postes sur un total de 5.600 salariés de l'usine.
Le plan de soutien à la filière automobile sera présenté dès le 25 juillet par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a annoncé jeudi Jean-Marc Ayrault, après l'annonce de 8.000 suppressions de postes supplémentaires chez PSA Peugeot Citroën.
Le ministre du Redressement productif a été reçu jeudi matin durant environ une heure à Matignon par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. «Nous attendons l'expression du président de Peugeot et ensuite il y aura un communiqué», a simplement déclaré à la presse Arnaud Montebourg, à l'issue de cet entretien.
PSA Peugeot Citroën annonce l'arrêt en 2014 de la production de véhicules à l'usine d'Aulnay (Seine-Daint-Denis), où travaillent plus de 3.000 salariés tout en maintenant «la vocation industrielle» du site, selon un communiqué publié ce jeudi. Un expert du gouvernement se prononcera sous 15 jours sur la pertinence de cette décision.
«Un séisme»
Pour la CGT, «la guerre est déclarée». Selon Bernard Thibault, il s'agit d'un «séisme». La CFTC du groupe condamnant des décisions «dramatiques».
Pour Jean-François Copé, la «cote d'alerte est dépassée». «Je suis extrêmement préoccupé par cette annonce, a-t-il dit sur France Info. Il faut que le gouvernement sache que dans ce domaine, l'opposition au nom (de laquelle) je m'exprime ce matin, sera à ses côtés (du gouvernement) s'il s'agit d'assumer enfin que la priorité absolue pour notre pays, c'est la compétitivité de notre industrie».
Au total, PSA annonce qu'il va supprimer 8.000 emplois en France, les sites d'Aulnay et de Rennes étant les plus touchés. Le constructeur indique qu'il va travailler au «recentrage de la production en région parisienne sur Poissy» (Yvelines). Le groupe PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi qu'il avait enregistré une perte nette au premier semestre dont le montant n'a pas été précisé, plombé par les mauvaises performances de sa division automobile.
Le constructeur français s'attend à une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros pour sa branche automobile à cause d'une dégradation de la conjoncture, selon un communiqué. Il table à présent sur une baisse du marché européen dans son ensemble de 8% cette année et de 10% en ce qui le concerne.
Revitalisation à Rennes
Le groupe prévoit notamment un dispositif de «revitalisation» du site vers des activités liées à l'automobile pour en maintenir la vocation industrielle, sans plus de précision. PSA compte ainsi supprimer 1.400 emplois dans son usine de Rennes (Ile-et-Vilaine), qui compte un effectif total de 5.600 personnes, dans le cadre d'une réduction de la capacité du site.
«La production du site de Rennes, dédiée aux Peugeot 508 et Citroën C5 et C6, est affectée par la baisse du marché européen des grandes berlines», a expliqué PSA dans son communiqué. «Une réorganisation, en ligne avec les volumes de production prévisibles, est donc indispensable avant l'affectation d'un nouveau modèle et des investissements qui y sont liés.»
L'alliance annoncée fin février entre PSA et le groupe américain General Motors pourrait également modifier les ambitions de PSA sur le segment des grandes routières.
En mai dernier, le directeur de l'usine de Rennes avait évoqué l'hypothèse d'un transfert de la production des grandes voitures du groupe chez son nouveau partenaire en Allemagne, en échange de modèles plus compacts.Pour réduire ses coûts, PSA va également supprimer 3.600 emplois de structure - administration, recherche et développement et commerce - par départs volontaires sur l'ensemble de ses sites français.