PSA: Aulnay-sous-Bois redoute la voie de garage

AUTOMOBILE Un comité central d'entreprise sur le site menacé doit se tenir jeudi...

Hélène Colau
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Le centre ville d'Aulnay-sous-bois  le 11 juillet 2012.
Le centre ville d'Aulnay-sous-bois le 11 juillet 2012. — A. GELEBART / 20 MINUTES

Un cataclysme pour Aulnay-sous-Bois ((Seine-Saint-Denis). La fermeture de l'usine PSA en 2014, qui emploi environ 3.100 personnes, risque bien de faire bondir le taux de chômage de la ville qui atteint déjà 16,8 %. Surtout, PSA pèse lourd dans les finances de la municipalité : le groupe lui rapporte environ 7 millions sur ses 208 millions de budget annuel.

Craintes d'une déstabilisation globale de la commune

Dans le coquet centre-ville d’Aulnay, mercredi, on ne semblait pourtant pas très inquiet. «Ici, on n’est pas concerné, on n’a jamais eu de client de chez PSA, ni à l’achat ni à la location, explique un agent immobilier. Il faut voir plus au nord. La voie ferrée est une vraie frontière.» Voilà le paradoxe d’Aulnay: une ville de 82.000 habitants avec au sud, un revenu moyen parmi les plus élevés d’Ile-de-France et, au Nord, parmi les plus bas, selon une étude de 2009. Au sud, c’est donc plus une déstabilisation globale de la commune que le chômage qui fait peur.

«On craint de payer davantage d’impôts, avoue Kadou Gallet, boulangère dans le centre-ville. Et puis 3.000 chômeurs en plus, ce n’est pas rien. Des amis qui travaillent tous les deux là-bas cherchent déjà à vendre leur pavillon parce qu’ils ne pourront plus payer le crédit.» Aux abords de l’usine, où vivent environ 400 de ces salariés, c’est le fatalisme qui prévaut. Idriss tient une épicerie où des employés s’approvisionnent en sandwichs. «Si l’usine ferme, on perdra environ 3.000 euros par mois. Mais qu’est-ce qu’on peut faire? On continuera, on n’a pas le choix.»