Retraite à 60 ans: Qui sera concerné et combien ça va coûter?
BUDGET La mesure sera au menu du Conseil des ministres de mercredi...
C’était le 19e engagement parmi les 60 du programme présidentiel de François Hollande. A forte valeur symbolique, le nouveau locataire de l’Elysée tient à le mettre en œuvre très vite. Le retour à la retraite à 60 ans à taux plein sera donc possible pour celles et ceux qui auront cotisé la totalité de leurs 41 annuités sans atteindre la barre des 62 ans, issue de la réforme de 2010. Il sera acté par décret dès mercredi à l’occasion du prochain Conseil des ministres. Cette promesse correspond à une extension du dispositif «carrières longues» qui fixe la limite d'âge à 17 ans. Elle sera donc étendue pour les jeunes qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans.
Mais comme toujours, le diable se niche dans les détails. Tout dépendra du mode de calcul des annuités. Les syndicats plaident pour une prise en compte large des trimestres validés mais non cotisés. François Hollande avait fait savoir qu’il était disposé à donner quatre trimestres pour le service national. Idem pour les congés maladie et maternité. La prise en compte de ce denier a été confirmée ce lundi par la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, mais «toute la question est de savoir sur quelle durée exactement».
Ne pas dégrader les comptes publics
«En tout état de cause, nous avons fixé un plafond, parce qu'il ne s'agit pas de dégrader les comptes publics», a précisé la semaine dernière le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Il semble en revanche acté que les congés parentaux ne feront pas partie du calcul des trimestres cotisés.
Au final, quelque 100.000 personnes pourraient bénéficier du retour à la retraite à 60 ans. Le coût d’abord évalué à un milliard d’euros pour cette année et à cinq milliards d’euros par an à l’horizon 2017 serait ramené à deux milliards d’euros. Pour financer cette promesse de campagne, le président de la République avait opté pour une hausse annuelle de 0,1% des cotisations salariales et patronales. Se pose désormais la question de savoir si ce niveau sera revu à la baisse ou pas. Dans le premier cas, cela donnerait plus de marge aux partenaires sociaux pour augmenter les cotisations des retraites complémentaires, Agirc et Arrco.
En effet, comme le souligne Les Echos, le rétablissement partiel du départ à la retraite à 60 ans va aussi accroître leurs dépenses. Dans le second cas, les recettes supplémentaires permettraient d’abonder les régimes de retraite de base qui en raison de la crise voient leur besoin de financement augmenter.