Johnny Hallyday peut-il rembourser le fisc français grâce à sa tournée?

FISCALITE La rock star française installée en Suisse, vivant entre Paris et Los Angeles, doit 9 millions d’euros au fisc français. A un mois du début de sa tournée, peut-il les débourser?...

B. de V. (avec agences)
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Johnny Hallyday le 6 mai 2010 à Beverly Hills, Etats-Unis.
Johnny Hallyday le 6 mai 2010 à Beverly Hills, Etats-Unis. — DUPLAQUET JEREMY/SIPA

Dans une interview exclusive donnée à TF1 mardi soir après son concert à Los Angeles, Johnny Hallyday a commenté l'information du Canard Enchaîné selon laquelle un redressement fiscal de 9 millions d'euros lui a été notifié fin 2011. «S'il faut leur donner 9 millions d'euros, va falloir qu'ils attendent parce que je ne les ai pas», a-t-il lancé, demandant qu'on lui «foute un peu la paix».

Une tournée qui ne rime pour l’heure pas avec jackpot financier

L’enquête, qui a débuté en décembre 2010, aurait mis à jour «un réseau complexe de sociétés au fonctionnement plutôt baroque». Notamment des transferts d’actifs vers une société luxembourgeoise dont les actionnaires comptent une autre entité domiciliée au Liberia. Compte-t-il pour cela sur sa tournée française à venir pour rembourser son dû exigé par le fisc français?

Une information du magazine Challenges précise d’ores et déjà que le taux de remplissage, à ce jour, des salles et stades accueillant sa tournée ne suffira pas à lui assurer la somme nécessaire. Par exemple, ses trois soirées au Stade de France sont loin d’être remplies (le troisième soir n’a reçu que 25.000 réservations sur 80.000 mises en vente). La tournée débute le 16 mai, devrait compter 56 dates et a déjà coûté plusieurs millions aux producteurs de la rock star. De quoi ne laisser au fisc français, qui pourrait piocher dans les bénéfices de ses concerts, qu’une petite part des 9 millions attendus. Juridiquement, «l’appréhension des sommes qui seraient dues dans le cadre de la future tournée française de Johny Hallyday par le fisc est possible», nous dit Marylène Bonny-Grandil, avocat à la cour.

Pour mémoire, le rockeur, qui connaît depuis plus de trente ans des démêlés avec le fisc français, s’est installé en 2007 en Suisse, dont il dépend pour ses revenus personnels. Les activités artistiques et commerciales en France relèvent quant à elle toujours de l’administration française.