Le débat autour du réseau de Free Mobile ne s’essouffle pas
TELECOM Le trafic du nouvel opérateur reposerait surtout sur le réseau d'Orange...
Après l’Arcep, le gendarme des télécoms, c’est l’agence nationale des fréquences (AFNR) qui s’est collée à l’analyse de la couverture du réseau de Free Mobile qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre depuis l’arrivée le 10 janvier du quatrième opérateur.
L’enjeu est de savoir si ce dernier couvre bien au moins 27% de la population française. Ses concurrents lui reprochent en effet de faire transiter les appels de ses clients majoritairement sur le réseau d’Orange avec lequel il a conclu un contrat d’itinérance et qui va rapporter au moins un milliard d’euros à ce dernier d’ici quatre ans.
L’Arcep a estimé à deux reprises que Free respectait biens ses obligations de couverture. Dans ses premières conclusions, l’AFNR a confirmée que 92% des antennes de Free fonctionnent, mais comme l’explique ce mercredi Le Figaro, elle prend ses distances avec l’Arcep. «La couverture théorique reflète mal la réalité du fonctionnement d'un réseau hybride, comme celui de Free Mobile, reposant largement sur l'itinérance», indique le rapport. Autrement dit, il tacle l’Arcep et sous-entend qu’il «n'aurait pas dû utiliser pour Free Mobile le même thermomètre que celui utilisé pour Orange, SFR et Bouygues», souligne le quotidien.
Couverture et écoulement de trafic
Le ministre de l’Industrie Eric Besson a indiqué mardi que ce rapport posait donc la question de «l’adaptation» de la méthode utilisée par l’Arcep.
«Toute la question est de savoir s'il faut lier les notions de couverture et d'écoulement de trafic», pointe Le Figaro.
«Le calcul de la couverture effective d'un réseau est un sujet très important pour l'aménagement numérique des territoires», a expliqué mardi Éric Besson. «On ne peut pas, d'un côté, fixer des obligations de couverture très élevées et, de l'autre, adopter une méthode de calcul de la couverture trop souple», a-t-il estimé.
La question sera débattue ce mercredi au sein du groupe de travail sur la couverture mobile, avec des opérateurs, des parlementaires, des élus locaux, l'ANFR et l'Arcep.