Il ne vous reste plus que quatre jours pour échanger vos billets en francs

ECONOMIE Après le 17 février, il sera trop tard…

M.B.
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Des billets de 200 francs
Des billets de 200 francs — ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Une page d’histoire se tourne. A partir de vendredi soir, le franc sera bel et bien enterré. Il vous reste encore quatre jours pour changer vos billets en francs contre des euros dans une succursale de la Banque de France. Depuis Noël, plus de 60.000 personnes se sont déjà présentées dans l’une des 68 agences. Pour trouver la plus proche de chez vous, c’est par ici.

Seuls les Debussy (20 francs), Saint-Exupéry (50 francs), Cézanne (100 francs), Gustave Eiffel (200 francs) et Pierre et Marie Curie (500 francs) peuvent être échangés. De quoi récupérer respectivement 3,05 euros, 7,62 euros, 15,24 euros, 30,49 euros et 76,22 euros.

50 millions de billets en circulation

Tous les billets des séries concernées sont repris à l'échange quel que soit leur état, pourvu que la moitié du papier au moins soit présentée. Une fois récupérés, ils seront broyés et compactés, puis brûlés. «Il n’y a pas de montant ou de nombre limite pour les échanges», précise la Banque de France.

A la fin 2010, 50 millions d’entre eux étaient encore en circulation, pour une valeur de 602 millions d’euros. Mais la Banque de France s’attend à un retour très faible, de l'ordre de 20%, soit une petite centaine de millions d’euros.

Une aubaine pour les caisses de l’Etat plus que jamais exsangues. En effet, chaque billet étant considéré comme une créance sur la Banque de France et donc sur l'Etat, la dette correspondant à la valeur des billets non échangés sera effacée après la date limite d'échange. L’Etat espère ainsi économiser 500 millions d’euros. Un joli tour de passe-passe.

Pas de réelles plus-values en perspective

Pour celles et ceux qui préfèrent garder leur vieilles coupures de francs, n’espérez pas qu’elles prennent de la valeur auprès des numismates sauf à de très rares exceptions près (numéro de série très bas par exemple ou défaut apparent). «Il peut être intéressant de garder des petites coupures uniquement dans un état de conservation irréprochable», souligne cependant le responsable du bureau Change et Collection à Paris. Dans ce cas, elles pourraient prendre jusqu’à 30% dans les années à venir.

Après l’Italie en décembre dernier, la France deviendra ainsi le 17 février, le deuxième pays de la zone euro à ne plus assurer la convertibilité de ses pièces (depuis le 17 février 2005) et billets libellés dans son ancienne monnaie. Le 29 février, ce sera au tour de la Finlande et le 1er mars de la Grèce.

En revanche, neufs pays de la zone euro ont décidé de laisser la possibilité d’échanger leur ancienne monnaie sans limite de temps dont l’Allemagne, l’Espagne ou la Belgique. Avis donc à tous les détenteurs de marks, de pesetas ou encore de francs belges…