La restauration rapide a plus que jamais le vent en poupe en France

M.B.
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La restauration rapide se développe.
La restauration rapide se développe. — J. Lema / Pleins Titres

Qui l’eût cru? La France, dont la gastronomie figure désormais au patrimoine de l’humanité, voit le marché de la restauration rapide exploser. L’an dernier, son chiffre d‘affaires a grimpé de 4,65% à 32,7 milliards d’euros, même si cette hausse a été limitée notamment par la montée du chômage et la baisse du moral des ménages.

Une hausse de 66% du chiffre d’affaires depuis 2004

N’empêche, depuis 2004, il a bondi de 66,58%, selon les chiffres du cabinet Gira Conseil divulgués ce mardi à l’occasion d’un point de presse avant l’ouverture de la treizième édition du Sandwich&Snack Show qui se tiendra du 15 au 16 février à la Porte de Versailles à Paris.

Ce qu’on appelle désormais la Vente au Comptoir (VAC), jugée moins péjorative que la restauration rapide, représente aujourd’hui 40% du chiffre d‘affaires global de la consommation alimentaire hors domicile. A compter de 2001, la VAC a opéré une spectaculaire montée en gamme avec une politique de diversification très forte avec à la clé une progression de 5 à 6% par an dans un marché global de la restauration qui a progressé de seulement 1 à 3. Pour preuve, les box, dont les pâtes représentent 70% du marché, ont su séduire une large clientèle au bout de trois années d’existence. Il s’en est vendu près de 30 millions rien que l’an dernier. Le hamburger, synonyme de la malbouffe, gagne ses lettres de noblesse avec l’arrivée du hamburger bio sans parler des chefs étoilés au Michelin qui n’hésitent plus à l’inclure dans leur carte.

Et la VAC devrait encore voir ses parts de marché progresser dans les années à venir avec le développement du «street vending». «Partout en France se développe une offre alimentaire mobile: les offres produit comme Juju’s (jus de fruits et smoothies), We love Boon (glaces et yaourts à la demande) Sushiju (1er camion sushi) ou Alto café et Vélo Café et les offres multiproduits comme Eaty.fr, Resto Pouss, Vellissime ou Lecointre», analyse Gira Conseil. Désormais, 50% de la VAC est emporté par les clients qui ne consomment donc pas le produit sur place.

Les consommateurs français ne s’américanisent pas

Mais malgré tout, contrairement aux idées reçues, les consommateurs s’éloignent de plus en plus du modèle américain. Alors qu’outre-Atlantique, les Américains «déstructurent leurs prises alimentaires tout au long de la journée, en France, elles «sont plutôt concentrées autour des principaux repas». Notre consommation hors repas est de 8% contre 28% au pays de l’Oncle Sam. Et si nous passons 31 minutes à manger, aux Etats-Unis, la moyenne est de 19 minutes.

Signe que les Français restent également attachés à leur tradition, le jambon-beurre a toujours la cote. En 2011, 2.025 milliards de sandwichs ont été consommés en France pour un chiffre d’affaires de 6,62 milliards d’euros en légère hausse de 0,8%. Le prix moyen du sandwich, lui, a progressé de 2,88% à 3,27 euros. Et l’an dernier, encore, près de deux sandwichs sur trois achetés ont été des jambon-beurre. Pourtant, son prix a augmenté de 4,76% à 2,64 euros en moyenne. Un sandwich coûte en moyenne 1,56 euro en hypermarchés et supermarchés, 2,04 euros en supérettes, 2,88 euros dans les boulangeries indépendantes, 3,14 euros dans les cafés, bars, brasseries et 3,35 euros dans les stations essence.

Avec une telle flambée des prix, combien de temps le jambon-beurre pourra rester le sandwich préféré des Français ?

>>Et vous, préférez-vous la restauration rapide plutôt que la restauration avec service à table? Etes-vous toujours un adepte du jambon-beurre?... Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous…