Assurances: Pourquoi les femmes vont devoir payer plus cher
ECONOMIE Une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJEU) va interdire aux assureurs de pratiquer des différences de tarifs selon le sexe...
La parité joue un vilain tour aux femmes. A partir du 21 décembre 2012, il ne sera plus possible de prendre le sexe de l'assuré en tant que facteur de risques dans les contrats d'assurance. Or, jusqu’ici, les jeunes automobilistes femmes, par exemple, bénéficiaient de tarifs inférieurs aux hommes en raison d’une sinistralité moindre. Elles pourraient voir augmenter leur prime de 9% selon une récente étude publiée par le Comité européen de l'assurance (CEA) et réalisée par le cabinet Oxera. La hausse serait plus limitée en France qu'en Allemagne (+10%) ou en Espagne (+18%).
Les conducteurs masculins à la fête
Bonne nouvelle en revanche pour les conducteurs de sexe masculin. Ils verraient leur cotisation baisser de 7%, contre 9% en Allemagne et même 13% en Espagne.
Autre exemple des conséquences en chaîne que va entraîner cette décision de justice: les femmes pourraient voir les primes de leur assurance-vie grimper d’au moins 30%.
Les assureurs mécontents
«Cette décision ne prend pas en compte une des principales finalités économiques et sociales de l'assurance qui est de rendre l'assurance accessible au plus grand nombre dans un marché concurrentiel en proposant des contrats dont le prix est déterminé en fonction du risque assuré. La solution retenue risque d'avoir pour effet un appauvrissement de l'offre au détriment des consommateurs, tempêtait récemment Philippe Poiget, directeur des affaires juridiques, fiscales et de la concurrence de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). Différencier selon les risques est le propre de l'assurance et n'est pas une discrimination dès lors que les mêmes risques sont traités de façon identique.»
A la FFSA, on refuse pour l’instant de spéculer sur les répercussions exactes de cette décision l’an prochain sur les contrats d’assurance. On assure que le marché est ultra-concurrentiel avec plus de 150 acteurs. Des solutions pour amoindrir les effets de cette décision pourraient donc être trouvées d’ici là. La FFSA rappelle que seuls les nouveaux contrats seront impactés.