Les mesures qui s'imposent pour faire baisser le chômage
SOCIAL Le nombre de demandeurs d'emplois a augmenté pour le troisième mois consécutif...
Un troisième coup de semonce pour le gouvernement. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de 1,2% en un mois et de 4,9% en un an. Soit la troisième hausse d’affilée depuis la rentrée. Le nombre de demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite est en revanche en baisse «probablement en raison du coup d’arrêt de l’intérim, qui a perdu 20.000 emplois au 3ème trimestre. Plus de demandeurs d’emploi se retrouvent sans aucune activité, donc en catégorie A», explique Marie-Claire Carrère Gee, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi. Face à ces sombres statistiques, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a du reconnaître dimanche sur RTL que la promesse du gouvernement de ramener le chômage sous la barre de 9 % à la fin 2011 était abandonnée. Pour éviter que le sillon du chômage ne se creuse davantage, le ministre a annoncé hier qu’il allait réactiver le chômage partiel pour les entreprises en difficultés et proposer aux partenaires sociaux un nouveau décret «dans les prochains jours» afin que le dispositif puisse être mobilisé «plus rapidement encore».
Booster les emplois aidés
Une sage décision, selon Marie-Claire Carrère Gee, qui suggère aussi de réformer le dispositif pour «le simplifier et le rendre plus attractif pour les entreprises. Il faudrait notamment éviter qu’elles aient à faire l’avance de la part de salaire pris en charge par l’Etat, comme c’est le cas actuellement». Autres mesures qui s’imposent, selon Frédéric Lerais, directeur de l’institut de recherches économiques et sociales: «revenir sur les heures supplémentaires qui ne sont pas raisonnables en période de récession et augmenter les emplois aidés dans le secteur non marchand». Marie-Claire Carrère Gee suggère aussi de rétablir le dispositif «zéro charges», permettant des exonérations de charges pour les embauches en TPE. «En ciblant cette mesure sur les jeunes et les seniors,les plus touchés par le chômage, elle ne coûterait pas plus de 200 millions d’euros par an», affirme-t-elle. Car en cette période de restriction budgétaire, le gouvernement va devoir faire des arbitrages pour mettre en œuvre les mesures les plus efficaces... et les moins coûteuses.