Le krach boursier nous guette-t-il vraiment?

ECONOMIE Avec une baisse ininterrompue des marchés depuis deux semaines, peut-on parler de krach boursier? Décryptage...

Mathieu Bruckmüller
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La Bourse de New York lors du krach d'octobre 1987.
La Bourse de New York lors du krach d'octobre 1987. — M. BASTONE / AFP

Le «krach» est sur toutes les lèvres. L’indice CAC 40 a clôturé en repli au cours des 11 dernières séances. Du jamais vu depuis sa création. Au final, sa chute avoisine les 20%. La Bourse de Paris est-elle victime d’un krach boursier? Réponse: non.

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«Il faudrait une baisse supérieure à 20% au cours de la même journée, explique Christian Parisot, économiste, chez Aurel BCG. Nous sommes confrontés actuellement à une correction prononcée qui correspond à une phase dite de bear market (par opposition à bull market pour un marché haussier)».

Le krach, un phénomène rare

Dans les faits, le krach boursier est un phénomène plutôt rare. Le premier date de 1636 avec une chute violente du prix des bulbes de tulipes en Hollande.

Le XXe siècle, lui, n’a été le théâtre que de deux krachs. Celui de 1929 avec un gadin, le 24 octobre,  de plus de 22% pour le Dow Jones. En un mois, il perdra la moitié de sa valeur. Rebelotte en octobre 1987 avec  un nouveau plongeon de 22,6% de l’indice phare qui entraîna dans son sillage les autres places mondiales. Il lui faudra deux ans pour retrouver son niveau d’avant krach.

Plus près de nous, en 2008, à la suite de la faillite de la banque Lehman Brothers , la plupart des Bourses ont connu de sévères corrections. Le CAC 40 a d’ailleurs enregistré, à cette occasion, sa plus forte baisse en une semaine: - 24%. Mais techniquement, il ne s’agissait pas d’un krach.

Le CAC 40 n’est pas à l’abri

Malgré tout, la Bourse de Paris n’est pas à l’abri d’un krach dans les jours à venir.

«C’est toujours possible. Il y a de la marge pour une chute supplémentaire des marchés. Je ne vois pas d’indicateurs macroéconomiques susceptibles d’enrayer cette spirale baissière. Nous ne sommes plus dans du rationnel, mais juste dans du psychologique. Certes, les indicateurs économiques ne sont pas bons, mais ils ne sont pas catastrophiques non plus. Le marché surréagit», estime Christian Parisot.