Crise de la dette grecque: Les trois options sur la table des dirigeants de la zone euro

ECONOMIE Voici le document de travail des dirigeants...

Thibaut Schepman
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Le drapeau grec flotte derrière la statue d'Athèna , le 12 juillet 2011.
Le drapeau grec flotte derrière la statue d'Athèna , le 12 juillet 2011. — AP Photo/Thanassis Stavraki

Jeudi, en réunion extraordinaire à Bruxelles, les dirigeants de la zone euro vont devoir faire leur choix.

Ils ont retenu la semaine dernière en téléconférence trois options permettant d'associer les créanciers privés au nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Reuters s’est procuré un document de travail préparé le 16 juillet, qui permet de faire le point sur les solutions envisagées et leurs conséquences.  

Les variables sont le montant de l'aide versée par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), les conséquences sur les taux d'intérêt et la maturité des prêts du FESF, et le potentiel de gestion de la dette grecque une fois achevée l'opération.

1) Racheter la dette grecque

La première option s'appuierait sur un rachat de dette grecque et un rehaussement de crédit («credit enhancement») pour le secteur privé, mais elle entraînerait probablement un défaut sélectif, voire complet, du pays.

Des sources au sein de la zone euro ont indiqué que dans l'un des scénarios envisagés, de nouvelles obligations grecques de maturité 30 ans seraient échangées contre de la dette grecque existante et que ces nouvelles obligations seraient garanties par du papier bénéficiant de la note AAA, émanant par exemple du FESF.

Aucun chiffre n'est mentionné, mais le document précise que le coût d'un sauvetage suivant cette première option serait la somme du plan de sauvetage grec, plus le coût des rehaussements de crédit, plus celui du rachat de dette, plus la recapitalisation des banques du pays, plus le collatéral apporté par la Banque centrale européenne, moins la participation du secteur privé.

>> Retrouvez ici le glossaire de la crise de la dette…

2) Retarder les échéances

La deuxième option, qui pourrait s'appuyer sur la solution proposée par les banques françaises pour un roulement (rollover) de la dette, ne comprend pas de rehaussement de crédit et n'envisage pas de rachat de dette. Elle entraînerait probablement un défaut sélectif, prévient le document.

Son coût pour le FESF serait celui du nouveau programme grec, augmenté de celui de la recapitalisation des banques grecques et du collatéral de la Banque centrale européenne (BCE), moins la contribution du secteur privé.

Cette solution nécessiterait que le FESF supporte des taux d'emprunt moins élevés et des maturités plus longues sur ses prêts. L'impact final sur la dette grecque dépendrait de l'effort que pourrait fournir le FESF sur ces deux points.

3) Taxer le secteur financier

La troisième solution, qui serait la moins susceptible de déclencher un défaut sélectif, prévoit la taxation du secteur financier, et proposerait également des taux plus bas et des maturités plus longues sur les fonds du FESF.

Cette solution ne causerait probablement pas de défaut. Son coût pour la zone euro serait moins élevé que celui des deux autres, puisqu'il ne comprendrait que le plan d'aide en lui-même, minoré de la contribution du secteur privé. Là aussi toutefois, le FESF serait contraint d'abaisser ses taux d'intérêt et d'allonger la maturité de ses prêts afin d'accroître l'impact positif sur la dette extérieure grecque.