Crash Rio-Paris: les circonstances du crash bientôt connues, la pression à son comble

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Face à la pression et aux spéculations sur les causes de l'accident de l'AF447 qui ont pertubé la première semaine de travail sur les boîtes noires, les enquêteurs ont décidé d'avancer leur calendrier en rendant public en fin de semaine prochaine les circonstances du vol Rio-Paris.

"Le BEA publiera en fin de semaine prochaine des éléments factuels sur le déroulement du vol qui détermineront les circonstances de l'accident mais en aucune façon les causes", a appris l'AFP d'une porte-parole du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).

Les enquêteurs vont décrire précisément "l'enchaînement" des événements "qui a conduit à l'accident" de l'Airbus A330 d'Air France qui a coûté la vie à 228 personnes en juin 2009, a-t-elle détaillé.

Les enquêteurs ont choisi d'avancer leur calendrier en raison "des informations parcellaires et plus ou moins contradictoires rapportées dans la presse cette semaine (....) qui ne peuvent que troubler les familles et affecter la sérénité de l'enquête", a-t-elle ajouté.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani avait annoncé jeudi que les causes et les responsabilités de l'accident seraient connues fin juin. Le BEA avait pour sa part promis un rapport d'étape cet été, après l'analyse des enregistreurs de vol repêchés début mai.

Cette semaine des informations sur le contenu des ces enregistreurs sont sorties au compte-goutte et les rumeurs sont allées bon train, ce qu'ont regretté les proches des victimes.

"On voit apparaître le salon du Bourget à l'horizon fin juin et l'on sent un BEA (Bureau d'Enquêtes et d'Analyses, NDLR) complètement pressurisé pour sortir des informations, qui ne sont pas validées, qui sont contradictoires entre elles", a regretté Robert Soulas, vice-président de l'association des proches de victimes "Entraide et Solidarité AF447".

Mais, selon Robert Soulas, le secrétaire d'Etat aux Transports a justement déclaré jeudi que le rapport final devait être "prêt pour le salon du Bourget". Le salon du Bourget, grand-messe du secteur aéronautique, se tiendra fin juin aux portes de Paris.

Lundi, des médias rapportaient qu'Airbus était mis en hors de cause, informations qui ont suscité l'ire de tous les acteurs, en premier chef des enquêteurs.

Mercredi, le directeur de l'enquête expliquait à l'AFP qu'après une première lecture des boîtes noires, aucun "dysfonctionnement majeur" de l'avion n'a été mis en évidence. Mais cela ne préjuge pour l'instant en rien des conclusions.

Jeudi, une autre source proche du dossier expliquait que l'équipage d'Air France avait "réussi à contourner le nuage" orageux, tout comme les autres avions qui évoluaient dans cette région au même moment.

Autrement dit: l'équipage a pris la bonne décision. Alors qui d'Airbus ou d'Air France est responsable ?

La question agite les esprits mais, comme le rappellent tous les acteurs de cette affaire, ce débat est prématuré.

"On conçoit que le BEA doive travailler sereinement de manière à fournir des informations tangibles et non pas sous la pression pour faire plaisir à Pierre ou à Paul", plaide Robert Soulas au nom des proches de victimes.

Le BEA a assuré qu'il pourra faire toute la lumière sur cet accident grâce à l'analyse des boîtes noires. Mais ce n'est pas à lui de désigner des responsables, c'est à la justice de le faire.

Air France et Airbus sont mis en examen pour homicides involontaires dans ce dossier.