La prime va «diviser les salariés» pour François Chérèque
EMPLOI La CFDT s'oppose au dispositif...
Comme les autres syndicats et le patronat, le leader de la CFDT, François Chérèque, n'est pas convaincu par la prime obligatoire que le gouvernement veut mettre en place.
Il a qualifié jeudi le dispositif d'«erreur» qui allait «diviser les salariés», limiter les hausses de salaire, tout en étant un «cadeau» au patronat.
Nombreux déçus
En annonçant cette prime, le gouvernement a créé «beaucoup d'espoir», mais «il y aura beaucoup de déçus», a affirmé le numéro un de la CFDT sur LCI.
«Regardez l'écart (...) D'une prime de 1.000 euros pour les entreprises qui font des bénéfices, nous passons à une prime dont le montant n'est pas défini, qui va falloir négocier, dans les entreprises de plus de 50 salariés», a-t-il fait valoir.
«On va diviser les salariés entre eux" et "il faut ne pas connaître les négociations d'entreprise pour faire une erreur de ce type», a poursuivi François Chérèque.
Selon lui, dans une entreprise «qui va se voir imposer une prime sur laquelle elle ne paiera pas d'impôt sur les sociétés, moins de charges, il y aura moins d'augmentation de salaires, plus de prime».
Salarié et entreprise
«Celui qui va y perdre, c'est le salarié, par contre pour l'entreprise, ce sera un cadeau, un effet d'aubaine», a-t-il dénoncé.
Cette disposition, arbitrée mercredi soir à l'Elysée, est «une catastrophe, en particulier pour les salariés des petites entreprises», alors que «le patronat s'en sort bien», a-t-il insisté.
Selon François Chérèque, «le gouvernement a d'autres moyens d'agir», comme «donner un coup de pouce au smic».