Tunisie: Après la révolution, l'économie peine à redresser la pente
MONDE Des milliers de personnes quittent le pays...
Il y a trois mois, Ben Ali quittait le pouvoir en Tunisie. Depuis, le calme est revenu mais l’économie du pays reste convalescente.
Et pour cause: la révolution de jasmin a bouleversé l’organisation de l’activité économique.
Entreprises déstabilisées
Elle était tout entière entre les mains du clan Ben Ali. Selon un rapport en 2004 de la Banque mondiale, sans ce népotisme et cette corruption, le PIB aurait pu croître de 6 à 7% par an, contre 4% à l’époque.
A moyen terme, la fin de ce système devrait donc libérer la croissance tunisienne. Pour le moment, de nombreuses entreprises sont déstabilisées et tournent au ralenti.
Tourisme en berne
Autre problème de taille: le tourisme ne redémarre toujours pas. Le secteur est pourtant le poumon économique du pays. Il représente à lui seul 40% des emplois directs et indirects.
Malgré les offres promotionnelles des tour-opérateurs et les appels du gouvernement, les touristes évitent cette destination normalement très prisée par crainte d’insécurité et de la proximité avec la Libye.
Les réservations touristiques pour l'été sont ainsi inférieures de près de 60% à celles de l'an dernier, selon des chiffres annoncés au début du mois par le ministre tunisien du Commerce et du Tourisme.
Croissance en berne
Résultat, la Banque mondiale a indiqué la semaine dernière que la révolution en Tunisie avait fait chuter les prévisions de croissance pour 2011. Le PIB ne devrait augmenter que de 1,5% contre 4,5% prévu trois mois auparavant.
Dans ce pays de 10 millions d’habitants, le nombre de chômeurs devrait quant à lui passer de 500.000 à 700.000 d’ici le mois de juin. Et comme le reste de la planète, les Tunisiens souffrent également de l’envolée des cours du pétrole et des produits alimentaires.
Immigration
Un tableau sombre qui inquiète l’ensemble de la communauté internationale. Car elle pousse tout d’abord des milliers de personnes à quitter le pays en direction notamment des côtes italiennes.
Face à ces départs massifs, l’Union européenne a conditionné la semaine dernière son aide de 140 millions d’euros pour la reconstruction à la lutte contre l’immigration clandestine.
Craintes sur la croissance
Banque mondiale et FMI craignent de leur côté que la transition démocratique se transforme en crise sociale et pèse sur la croissance mondiale.
Les deux institutions ont donc été chargées ce week-end de veiller au redémarrage des économies tunisiennes et égyptiennes.