Baguette, billet d'avion, bouteille de lait: Comment la hausse des cours se répercute dans votre caddie

CONSOMMATION La flambée des matières premières aura des conséquences sur les consommateurs...

Elsa Meyer et Thibaut Schepman
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Un magasin hard discount, à Paris, en février 2008.
Un magasin hard discount, à Paris, en février 2008. — SIMON ISABELLE / SIPA

Coton, café, sucre, blé, lait… La hausse des prix des matières premières n’en finit plus. Industriels et distributeurs français se réunissent actuellement pour décider comment - et à quel point- ils répercuteront ces hausses sur les prix de vente dans les étals. Le point sur leurs méthodes et sur les produits les plus visés par la valse des étiquettes.

Le lait et les volailles vont grimper... 

Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire l’a annoncé mercredi, les produits peu transformés, comme les volailles ou le lait vont voir très rapidement leurs prix augmenter. L’Office agricole français décompose chaque année le prix de votre bouteille de lait (voir ci-dessous). Le prix de la matière première, le lait sorti du pis, représente presque 30% du prix final de votre bouteille UHT demi écrémé. Après avoir touché des planchers historiques, la matière première a recommencé à grimper en 2010, selon la Fnil (Fédération nationale des industries laitières). «Nous anticipons une hausse de 20% entre 2009 et 2011», fait valoir Jehan Moreau, directeur de la Fnil.

Ce dernier prévoit du coup des hausses «logiques» et «inéluctables» d’au moins 4% du prix du produit dans les étals. Pas si logique pourtant pour l’association de consommateurs UFC Que-choisir qui fait valoir que ces dernières années, la marge des distributeurs et des industriels a augmenté lorsque que croissaient les prix des matières premières … mais n’a ensuite pas été revue à la baisse quand ces cours baissaient (voir le graphique ci-dessous). « Ceci montre qu’une nouvelle hausse n’est pas inéluctable et que les industriels et les distributeurs devraient d’abord réduire leur marge», explique Olivier Andrault, responsable de l'alimentation, l'agriculture et de la nutrition à l'UFC Que choisir.


...Mais pas la baguette

«Nous devrons veiller à ce que certains, comme des grands groupes agroalimentaires mondiaux, n’aient pas la tentation de faire appliquer n’importe quelle hausse sans rapport avec les cours des matières premières», a prévenu Bruno Le Maire mercredi. Le secrétaire d’Etat au Commerce, Frédéric Lefebvre, a même menacé d’amendes en cas de hausses injustifiées. Tout deux ont pris l’exemple de la baguette, dont seul 5 à 10% du prix dépend du cours de la farine . Pas question que votre «Tradition» augmente excessivement.

 Surcharge sur les billets d’avions

Comme Lufthansa ou British Airways, Air France-KLM a annoncé jeudi une hausse de la surcharge carburant qu’elle fait payer sur chaque billet d’avion. Une première depuis fin 2008. En cause: l’envolée du prix du baril de pétrole qui dépassait jeudi les 100 dollars. Et le carburant est le deuxième poste de dépenses pour la compagnie aérienne. «Je ne peux pas vous dire comment se décompose le prix d’un billet de 100 euros mais le coût du pétrole a un impact très important», a expliqué  Air France-KLM à 20minutes.fr.

Selon les chiffres du premier semestre 2010/2011, ses charges d’exploitation étaient ainsi de 11,9 milliards d’euros: 30% était consacré au personnel et 24% au carburant. Mais «la hausse de cette surcharge n’est pas automatique dès que les cours du pétrole grimpent. Cela dépend de l’importance de l’augmentation et de ce que font nos concurrents», a précisé la compagnie.

Coton de s’habiller pas cher

Le prix du coton a quasiment doublé en 2010, et devrait atteindre un niveau record depuis 140 ans. Par la même, «le coût d’achat des vêtements a augmenté en moyenne de 25%», assure à 20minutes.fr Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes d'habillement. Sans vouloir préciser quelle part représentent ces achats dans le prix final, il assure que les professionnels ont «pour l’instant absorbé cette hausse dans leurs marges». Et qu’ils ne pourront plus le faire en 2011. Levis et H&M ont déjà annoncé des hausses.