Les agences de notation baissent la note de la Tunisie
MONDE Elles estiment que la crise politique va peser sur la croissance économique...
Après Fitch la semaine dernière, c’est au tour des deux autres agences de notation, Standard & Poor's (S&P) et Moody’s, d’abaisser la note de la Tunisie. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, leur avait pourtant demandé de la retenue.
>> Suivez en direct sur 20minutes.fr les derniers événements en Tunisie
Baisse de la note
S&P a ainsi mise mardi la note du pays sous surveillance avec implication négative et a ramené la note de sa dette à long terme d’A - à BBB+.
Moody's a a de son côté annoncé mercredi qu'elle avait abaissé d'un cran la note souveraine de la Tunisie
Craintes sur la croissance
S&P estime ainsi que l'instabilité politique que traverse en ce moment le pays risque de peser sur la croissance économique.
>> Les conséquences de la crise sur l’économie tunisienne, retrouvez le décryptage de 20minutes.fr
Fitch avait aussi justifié la baisse de la note du pays par « l’éclatement soudain et imprévu d’un risque politique et les incertitudes politiques et économiques» qui en découlent. «La promesse d'élections anticipées ainsi que d'une ouverture du système politique introduit des incertitudes supplémentaires», avait ajouté l’agence.
Retenue
Christine Lagarde ne semble donc pas avoir été entendue. Elle avait demandé en début de semaine aux agences de notation de faire preuve de modération après la chute du régime de Ben Ali.
«J'appelle les agences de notation dans la période très particulière que traverse la Tunisie à de la retenue, j'appellerai ça un blocage administratif pendant quelques jours», avait-elle expliqué lundi sur Europe 1. «Je pense qu'il n'est pas utile de se précipiter sur une dégradation de la note de la Tunisie parce que ce pays a besoin de retomber sur ses pieds, de préserver sa situation économique», avait-elle ajouté.
«Je comprends très bien l'espèce d'acharnement thérapeutique qui consiste à être d'une vigilance totale sur la situation économique et sa dégradation, mais enfin, laissons un peu la transition s'opérer», avait insisté la ministre.