La banque UBS fait son mea culpa

FINANCE Elle regrette d'avoir encouragé la prise de risque avec des bonus excessifs...

E.M. avec AFP
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Le siège de la banque UBS à Zurich en Suisse en 2008.
Le siège de la banque UBS à Zurich en Suisse en 2008. — Walter Bieri/AP/SIPA

La banque suisse UBS a reconnu jeudi avoir fait de nombreuses erreurs dans les années qui ont précédé la crise financière.

«Le manque de planification systématique de la stratégie de croissance de la banque d'affaires a fortement contribué aux grandes pertes subies par la banque», a reconnu la première banque helvétique dans un rapport publié jeudi.

Crise des subprimes

UBS s’est retrouvée en 2008 au bord de la faillite: elle a été l’une des banques les plus touchées au monde par la crise des «subprimes», ces crédits hypothécaires à risques dans lesquels elle a beaucoup investi.

Seule l’action du gouvernement et de la banque centrale suisse lui ont permis de ne pas s’effondrer.

Bonus critiqués

Dans ce rapport sans précédent, la banque pointe notamment du doigt les bonus versés à ses dirigeants et salariés.

«Les incitations de l'époque du système de rémunération à générer du chiffre d'affaires sans prendre suffisamment en compte les risques ont encore encouragé cette stratégie (de prise de risque) et favorisé ainsi les pertes», a reconnu UBS.

Evasion fiscale

Ce rapport n'épargne pas non plus le cœur de métier de la banque: la gestion de fortune, axée sur l'évasion fiscale.

«Il manquait une analyse complète et continue du profil de risque en matière de conformité dans les activités de gestion de fortune avec les Etats-Unis», a estimé UBS.

Pour échapper à de graves poursuites judiciaires outre-Atlantique, la banque a dû accepter de transférer aux autorités américaines les noms de 4.450 de ses clients soupçonnés d'évasion fiscale. Et contourner ainsi le secret bancaire. «Ce qui s'est passé n'aurait jamais dû arriver», a admis le président Kaspar Villiger, nommé en avril 2009.