Les grèves très suivies dans les raffineries inquiètent les automobilistes

ÉNERGIE our l'instant tout est sous contrôle assurent les professionnels du secteur...

E.M.
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L'automobile et les embouteillages restent la première source de pollution à l'ozone.
L'automobile et les embouteillages restent la première source de pollution à l'ozone. — ARCHIVES J.C. MAGNENET / ANP

La grève contre la réforme des retraites est très suivie dans les douze raffineries que compte la métropole.

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Le risque de pénurie s’amplifie. Mais il faudra attendre de voir si le mouvement dure jusqu’au week-end pour rencontrer des problèmes dans les stations-service dès la semaine prochaine.

Raffineries touchées

Dix raffineries françaises étaient touchées mercredi par la grève. La plupart, comme à Donges (Loire-Atlantique) ou Feyzin, près de Lyon, ont annoncé la reconduction du mouvement jeudi.

Les six raffineries du groupe Total se sont même lancées dans l’arrêt de la production, a annoncé mercredi la direction. Et à côté de la mobilisation contre les retraites, plusieurs raffineries subissent aussi le contrecoup du blocage des terminaux pétroliers de Fos-Lavéra depuis le 27 septembre dernier.

70% de la production touchée

Au total, ce sont donc huit raffineries, représentant plus de 70% des capacités du secteur, qui sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Parmi celles qui tournent, certaines sont affectées par des grèves partielles tandis que d'autres sont au ralenti par manque de brut.

Mais Total l’assure: il n’y a pas à ce stade des problèmes d’approvisionnement. Les stations-service continuent pour l'heure à être alimentées par les 219 dépôts pétroliers présents sur le territoire.

«Sous contrôle»

«La situation est préoccupante mais elle reste sous contrôle», juge Alexandre de Benoist, délégué général de l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP). Si le mouvement perdure jusqu’au week-end, les automobilistes pourraient cependant commencer à manquer de carburant la semaine prochaine. 

«D'ici à samedi, il ne se passera pas grand chose. Il faut attendre la fin de la semaine pour évaluer la portée du mouvement actuel et savoir s'il se reconduit ou pas», ajoute-t-il.

Certaines stations ont d'ores et déjà du mal à se réapprovisionner, reconnaît Alexandre de Benoist. Mais cela est surtout dû aux achats de précaution effectués par des Français inquiets.

Stocks stratégiques

Même si le mouvement perdurait, le pays pourrait cependant toujours compter sur ses stocks stratégiques de pétrole, disséminés dans plusieurs dépôts du territoire.

La France dispose ainsi d’entre deux et trois mois de réserves de carburants. «On a de quoi tenir sérieusement», note le président de l’Ufip Jean-Louis Schilansky.