Grèves: Trois raffineries lancent l'arrêt de leur production

ÉNERGIE ais la pénurie de carburant n'est pas pour demain...

E.M.
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Une station-service à Toulouse en mars 2010.
Une station-service à Toulouse en mars 2010. — F. LANCELOT / SIPA

Trois des douze raffineries françaises ont décidé depuis lundi d’arrêter leur production. Une décision qui fait peser un peu plus la menace d’une pénurie de carburants, si le mouvement dure.

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Raffineries à l’arrêt

Pour protester contre la réforme des retraites, la CGT-chimie, premier syndicat du secteur, et la CGT du groupe Total ont appelé à une grève reconductible dans les raffineries françaises.

Mais certaines ont décidé d’aller plus loin. Les salariés de la deuxième raffinerie de France, à Donges (Loire-Atlantique), ont voté lundi l’arrêt total de la production. Le processus prend plusieurs jours et a commencé mardi à l’aube.

Terminaux pétroliers

La production de la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne) était aussi en cours d'arrêt mardi en raison de la grève du personnel.

Même constat du côté de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). En cause cette fois-ci: le blocage des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera, près des Marseille, depuis le 27 septembre. Les salariés s’opposent à la réforme portuaire mais aussi à celle des retraites.

Risque de pénurie

Ces arrêts de production pourraient toucher d’autres raffineries.

Les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera alimentent six raffineries en France. A côté, de celle La Mède, trois d’entre elles pourraient s’arrêter dans les jours qui viennent, faute de livraisons, a indiqué vendredi le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky.

Et le mouvement contre les retraites touche ce mardi onze raffineries sur douze. Si la grève est effectivement reconduite, certaines usines risquent aussi de s’arrêter.

Approvisionnement assuré

Mais la pénurie de carburants n’est pas encore pour tout de suite. Total a assuré que les livraisons de ses six raffineries n’étaient pas touchées par la mobilisation. «Le groupe a pris les dispositions nécessaires. Pour l'instant le mouvement n'a pas de conséquence visible sur les approvisionnements», a expliqué le porte-parole.

L’Ufip aussi a voulu rassurer les consommateurs. «La dernière chose à faire, ce sont des achats de panique. Il n'y a pas de panique à avoir», a déclaré lundi à l'AFP Jean-Louis Schilansky.