Législatives 2024 : Impôt, retraite, salaire, pouvoir d’achat… Ce que l’on sait des programmes économiques des partis
C’est LEUR projet•À seulement quelques jours du premier tour des législatives 2024, « 20 Minutes » vous résume les principales mesures des programmes économiques de chaque campJean-Loup Delmas
L'essentiel
- Les élections législatives se profilent avec des scrutins les 30 juin et 7 juillet.
- Les alliances scellées, les différents blocs politiques ont commencé à esquisser leurs projets.
- « 20 Minutes » vous résume les prises de position des quatre principaux blocs sur la politique économique.
Une France avec une inflation pas vu depuis 40 piges, une crise majeure du pouvoir d’achat et une dette qui n’en finit plus de crever la stratosphère… Charge à chaque bloc en lice pour les élections législatives anticipées de présenter des mesures pour changer cette situation économique résolument « pas ouf ».
Seulement voilà, l’économie, ce n’est pas toujours très passionnant à suivre (on le sait, c’est notre rubrique), et vous avez du mal à comprendre les programmes. Allez, on se charge de vous faire un vaste récap sur les mesures principales de chaque camp.
Sur le salaire
Le Nouveau Front populaire (Communistes, LFI, Ecologistes, PS)
Mesure phare du groupe, une revalorisation de Smic à 1.600 euros net par mois, contre 1.400 nets actuellement, soit une revalorisation de 14 %. Pour les fonctionnaires, le point d’indice sera également augmenté de 10 %. Pour le reste des travailleurs, le NFP a pensé à tout et les salaires seront indexés à l’inflation. Les aides au logement connaîtront également une hausse de 10 %. Le tout pour un total de 25 milliards de dépenses pour 2024.
Ensemble (Majorité présidentielle)
La prime de partage de la valeur (PPV), plus connu sous le surnom de « prime Macron », sera défiscalisée et son plafond sera porté à 10.000 euros par an – contre 3.000 aujourd’hui. Les cotisations patronales seront, elles, exonérées sous 2.000 euros de salaire par mois.
Les Républicains
La droite propose d’augmenter les salaires en baissant les cotisations sociales jusqu’à moins de trois fois le Smic. Moins de cotisations, c’est moins de revenus taxés, et donc plus de revenus nets.
Le Rassemblement national
Le RN proposera une augmentation des salaires de 10 %, mais sur la base du volontariat des entreprises, en contrepartie d’exonérations de charges.
Sur le pouvoir d’achat
Le Nouveau Front populaire (Communistes, LFI, Ecologistes, PS)
La gauche propose d’annuler la taxe de 10 % sur les factures d’énergie, de ne pas augmenter le prix du gaz comme c’est prévu au 1er juillet, et des prix bloqués pour les produits de première nécessité, que ce soit dans l’alimentation, l’énergie ou les carburants.
Ensemble (Majorité présidentielle)
Les tarifs réglementés de l’électricité devraient baisser de 10 % à 15 %, a assuré Bruno Le Maire. Les primo-accédants seront exonérés de frais de notaire à la propriété (dans une limite de 250.000 euros).
Les Républicains
Les taxes de l’électricité pour le financement des éoliennes seront supprimées (oui, c’est précis). Et c’est tout.
Le Rassemblement national
L’extrême droite souhaite baisser la TVA à 5,5 %, contre 20 % aujourd’hui, sur les énergies (électricité, gaz, fioul) et le carburant. La suppression totale de la TVA sur les produits de première nécessité sera appliquée « dans un second temps » en cas de victoire du RN.
Sur la réforme des retraites
Le Nouveau Front populaire (Communistes, LFI, Ecologistes, PS)
Pour le NFP, l’abrogation des réformes de retraites fait partie des « premières urgences », avec celle de la réforme de l’assurance-chômage. À la place, le Nouveau Front populaire réinstaurerait une retraite à 60 ans.
Ensemble (Majorité présidentielle)
Pour la Macronie, pas question de toucher à sa réforme des retraites, malgré l’extrême impopularité de celle-ci. La réforme est donc maintenue.
Les Républicains
A contre-courant des autres premiers blocs, Les Républicains souhaitent… pousser la retraite jusqu’à un âge de départ de 65 ans.
Le Rassemblement national
La réforme des retraites sera également abrogée, mais « seulement dans un second temps ». Elle sera remplacée par une autre qui devrait permettre à "ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans de partir à la retraite avec 40 annuités à un âge légal de départ de 60 ans".
Sur les impôts
Le Nouveau Front populaire (Communistes, LFI, Ecologistes, PS)
La gauche propose 14 tranches d’impôt sur le revenu, ainsi que le retour de l’impôt sur la fortune, supprimé en 2018. La Flat Tax, autre mesure fiscale phare d’Emmanuel Macron qui donne un taux unique d’imposition sur les gains financiers, quel que soit leur montant, sera lui supprimé. Certaines niches fiscales, inefficaces et polluantes, seront supprimées.
Ensemble (Majorité présidentielle)
C’est l’un des grands mantras d’Emmanuel Macron et son programme économique depuis son premier mandat : les impôts des Français ne connaîtront aucune augmentation. Les impôts sur les successions seront également chamboulés avec aucun prélèvement de l’Etat jusqu’à 150.000 euros de succession par enfant et 100.000 euros pour les petits-enfants.
Les Républicains :
La droite propose une baisse des impôts en diminuant la fonction publique, sans trop détailler quel impôt serait concerné.
Le Rassemblement national
Le RN propose le remplacement de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) par un impôt sur la fortune financière (IFF).
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