Lidl : Pourquoi l’enseigne allemande refuse-t-elle d’accepter les tickets-restaurants ?
CONSOMMATION Accepter ce mode de paiement contraindrait Lidl à augmenter le prix de ses produits
Pourquoi l’enseigne Lidl refuse-t-elle les tickets-restaurants ? C’est la question que se posent de nombreux consommateurs ayant pour habitude de faire leurs courses dans l’un des 1.580 magasins français du géant allemand. La réponse est toute simple : accepter ce mode de paiement serait synonyme de pertes financières pour l’entreprise, rapporte CNews.
Un choix stratégique
Et pour cause : les marges bénéficiaires de Lidl sont généralement inférieures à 3 %, ce qui s’explique par la stratégie historique du distributeur de miser sur les bas prix. Or les frais d’administration inhérents au traitement des tickets-restaurants sont environ de 4 % en France. Comme l’expliquent nos confrères, adopter ce mode de paiement serait contre-productif pour l’enseigne, qui ne souhaite pas augmenter le prix de ses produits pour compenser ces pertes.
Les tickets-restaurants, chèques-déjeuners et autres modes de paiement alternatifs continueront donc d’être refusés aux caisses des magasins Lidl, l’enseigne n’acceptant que les paiements en espèce, en cartes de crédit voire en chèques traditionnels dans le cas de certains supermarchés.
Un « titre-Caddie »
Cette interrogation s’inscrit dans un contexte marqué par le récent revirement du gouvernement, qui a finalement renoncé à limiter l’utilisation des tickets-restaurants dans la grande distribution. Une décision qui « dessert les uns pour servir les autres, comme si les restaurateurs n’étaient pas touchés par l’inflation », a réagi Thierry Marx. Invité ce vendredi sur le plateau du 12/13 info de franceinfo, le président de l’Union des métiers et des industriels de l’hôtellerie (Umih) a demandé à être reçu par la Première ministre Élisabeth Borne pour évoquer ce sujet.
Initialement, le ticket-restaurant devait constituer une aide pour les salariés n’ayant pas accès à un restaurant d’entreprise, a rappelé le chef étoilé. « Il ne doit pas devenir un titre-Caddie », a-t-il martelé. Selon lui, « 6 % de ces titres-restaurants partent à la grande distribution », ce qui aurait d’ores et déjà entraîné une perte de chiffre d’affaires de « 200 millions d’euros » pour les restaurateurs français.