Comment le Montpelliérain Transgo.io veut défier WeTransfer sur le partage de fichiers

Internet L’entreprise montpelliéraine MP Production a lancé un logiciel en ligne d’échanges de données, qui n’utilise que des serveurs français

Nicolas Bonzom
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Transgo.io a été créé par l'entreprise montpelliéraine MP Production.
Transgo.io a été créé par l'entreprise montpelliéraine MP Production. — N. Bonzom / Maxele Presse
  • Alain Bélut, le patron de la société montpelliéraine MP Production, a créé Transgo.io, un logiciel en ligne de partage de fichiers, à l’image de WeTransfer.
  • Les données échangées via Transgo.io ne transitent que par des serveurs français, et non pas américains, comme de nombreuses autres plates-formes de transfert de fichiers. Ainsi, elles échappent au controversé Cloud Act.
  • Transgo.io propose un service gratuit pour tout le monde, sans aucune inscription, avec des partages de fichiers jusqu’à 4 Go. Et un service payant, pour les particuliers ou les entreprises, qui veulent disposer de plus de fonctionnalités.

Qwant, Xaphir, Lilo, Exalead… Dans un monde où Google règne sans partage, d’audacieux entrepreneurs français ont eu le culot de lancer sur la toile des moteurs de recherche alternatifs. Alain Bélut défie, lui, un autre mastodonte du Web : WeTransfer, le roi des transferts de fichiers en ligne. Ce Montpelliérain, patron de MP Production, une société d’informatique et de conseils aux entreprises dans le marketing digital, a créé Transgo.io. Cette plate-forme permet en quelques clics, comme le géant WeTransfer, d’échanger de gros fichiers sans encombrer inutilement nos boîtes mail.

Mais en utilisant Transgo.io, la petite différence, c’est que les données partagées ne tombent pas entre les mains de grosses machines, outre-Atlantique. « Les solutions de transferts de fichiers les plus connues s’appuient sur des infrastructures américaines, à savoir AWS, le cloud d’Amazon, confie Alain Bélut, le fondateur de Transgo.io, à 20 Minutes. Alors que nous avons tout ce qu’il faut en France », pour assurer ce service.

Le Cloud Act, une loi américaine qui inquiète les responsables informatiques

En effet, quand vous partagez des documents via WeTransfer, ils sont stockés sur les serveurs de la multinationale américaine, avant que le téléchargement n’expire. Et ça, ça contrarie bon nombre d’utilisateurs. En particulier depuis que les Etats-Unis ont adopté, en 2018, le Cloud Act, une loi qui permet à la justice d’obtenir auprès des hébergeurs américains toutes les données personnelles dont elle a besoin.

Même si le serveur est à l’étranger, et sans que le propriétaire des fichiers ne soit informé, où qu’il soit dans le monde. « Pour les entreprises qui se soucient de la sécurité de leurs données, c’est un sujet qui revient régulièrement sur la table, les responsables informatiques s’en inquiètent », assure Alain Bélut. « Mais c’est un sujet qui concerne tout le monde. »

C’est le point fort du service proposé par Transgo.io : l’entreprise héraultaise n’est liée à aucun mastodonte américain du stockage. « Nous disposons d’un pool de serveurs, que nous louons, en France, auprès d’OVH, qui est un leader français de l’hébergement, confie Alain Bélut. Ce sont nos propres serveurs. Ils nous appartiennent, nous avons la main dessus. OVH ne fait que les héberger. » Lorsque l’on partage des fichiers via la plate-forme en ligne de Transgo.io, c’est stocké en France, au Data Center d’OVH de Strasbourg (Bas-Rhin). Et personne, hormis leurs destinataires, ne peut y accéder.

Avec Transgo.io, « je ne veux faire de l’ombre à personne ! »

Transgo.io propose un service gratuit pour tous ceux qui en ont besoin, sans aucune inscription, avec des partages de fichiers jusqu’à 4 Go. Et un service payant, pour les particuliers ou les entreprises, qui veulent disposer de plus de fonctionnalités.

Avec ce logiciel français de transferts de fichiers, « je ne veux faire de l’ombre à personne ! », sourit Alain Bélut. Et évidemment pas à WeTransfer, qui domine seul, ou presque, ce marché. « Je voulais juste proposer un service 100 % français, pour permettre à ceux qui le souhaitent de faire des transferts sans se poser de questions », explique l’entrepreneur montpelliérain. Et ça plaît. Dans plusieurs entreprises du CAC40, on utilise déjà Transgo.io, plutôt que d’autres logiciels de partage de fichiers.