Shein : Le géant chinois dans le collimateur de la répression des fraudes en France

fast fashion 7.200 nouveaux modèles sont ajoutés tous les jours sur la boutique en ligne Shein

20 Minutes avec agence
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L'application Shein fait des ravages chez les jeunes consommateurs.
L'application Shein fait des ravages chez les jeunes consommateurs. — Davide Bonaldo/Sipa USA/SIPA

La marque de fast-fashion Shein continue de faire parler d’elle… En effet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi sur Instagram qu’il avait saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) l’automne dernier à son sujet.

D’après BFMTV, de nombreux problèmes sont soulevés par l’essor grandissant du géant chinois de l’habillement, qui mise sur des prix extrêmement bas et des collections en permanence renouvelées pour suivre la mode. Les jeunes sont particulièrement visés par la stratégie de la marque, qui communique exclusivement sur le Web et les réseaux sociaux.

Sécurité et loyauté

Le ministre de l’Economie a mis en avant deux raisons à sa saisie de la DGCCRF : un « motif de sécurité », au sujet de la composition peu transparente des produits Shein, et un « motif de loyauté », car les prix affichés « ne correspondent pas toujours à la réalité de la pratique commerciale de cette entreprise ».



Il faudra toutefois attendre cet automne afin de connaître les résultats de l’étude menée par l’organisme. En attendant, Bruno Le Maire a convié l’eurodéputé Raphaël Glucksmann à échanger avec lui sur le sujet des dérives de la fast-fashion et de la réponse qui doit y être apportée au niveau européen.

Une hérésie environnementale

Le 22 juin dernier, l’ONG « Les Amis de la Terre » publiait un rapport accablant sur l’impact social et environnemental de la firme chinoise. Elle a dévoilé que 7.200 nouveaux modèles de vêtements et accessoires étaient ajoutés en moyenne tous les jours sur le site, avec un pic pouvant aller à 10.800. C’est 19 fois plus qu’un géant de l’habillement tel que H & M ! Selon l’ONG, la production de nouveaux vêtements par Shein représente l’équivalent de 15.000 à 20.000 tonnes de CO2 émises par jour.



Appel à la surconsommation, empreinte carbone colossale du transport depuis la Chine, conditions de travail au sein du groupe, substances douteuses contenues dans les fibres textiles… Autant de dérives qui poussent « Les Amis de la Terre » à demander aux consommateurs d’arrêter d’acheter des produits Shein.